Zondo, Touré, Merzoug… Les justiciers incorruptibles

« Game changers » (3/7). Ils sont en première ligne sur le front de la lutte contre la corruption et bataillent pour garantir l’indépendance de la justice dans un contexte souvent difficile. Portraits de ces « justiciers » du continent.

Idrissa Hamidou Touré, Saadeddin Merzoug et Raymond Zondo © Stéphanie Scholz/Colagène

Idrissa Hamidou Touré, Saadeddin Merzoug et Raymond Zondo © Stéphanie Scholz/Colagène

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Publié le 8 décembre 2021 Lecture : 7 minutes.

Ces « Game changers » représentent la jeunesse, l’inventivité pionnière et le courage politique. © Stéphanie Scholz/Colagène
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Game changers : sécurité, justice, climat… Ces Africains qui transforment le continent

Ils sont courageux et déterminés. Se battent pour une Afrique plus moderne, plus juste, plus innovante et fière d’elle-même. Portraits de ces « Game changers », pionniers qui tirent le continent vers le haut.

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Lutte anticorruption : Z comme Zondo

Raymond Zondo. © Stéphanie Scholz/Colagène

Raymond Zondo. © Stéphanie Scholz/Colagène

L’exercice n’est guère aisé lorsqu’il s’agit d’identifier, en dehors de la sphère des ONG, des personnalités publiques qui font véritablement bouger les lignes en matière de lutte contre la corruption en Afrique. Sur un continent où la plupart des États et des gouvernements occupent le bas des classements, c’est sans doute en Afrique du Sud que le problème semble avoir été réellement pris à bras-le-corps ces dernières années.

Quand Jacob Zuma a nommé, en juin 2017, Raymond Zondo vice-président de la Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, il ne se doutait pas que celui-ci deviendrait un artisan de sa chute moins d’un an plus tard. Le magistrat prendra en effet, en janvier 2018, la tête de la commission d’enquête chargée de faire toute la lumière sur les graves accusations de corruption pesant sur l’ancien chef de l’État et portées par Thuli Madonsela – l’inébranlable ex-médiatrice de la République, elle-même nommée en 2009 par Jacob Zuma –, dans un rapport rendu public à la fin de 2016.

Le document, au titre évocateur (« State of capture » : « L’État de la captation »), dépeint sur plus de 350 pages la corruption systémique orchestrée au plus haut niveau de l’État par un puissant réseau mafieux à la tête duquel se trouve l’influente famille Gupta, d’origine indienne, qui aurait bénéficié de contrats gouvernementaux très avantageux, évalués à plusieurs centaines de millions d’euros.

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