Le nouveau visage de la banque africaine

Longtemps victime de son immobilisme, le secteur bancaire donne de nombreux signes de dynamisme. Et ce sont les groupes nés en Afrique qui passent à l’offensive.

Publié le 9 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Les « trois vieilles » sont toujours là. Mais elles ont connu de profondes transformations. Et le paysage bancaire a bien changé depuis les années 1990, y compris en Afrique. L’expression désignait il y a quinze ans les trois grandes banques françaises – BNP, Crédit Lyonnais et Société générale. À l’époque, leurs représentations africaines étaient, peu ou prou, les seules banques commerciales restées debout sur un continent soumis aux contrecoups de diverses crises économiques. En zone franc, notamment, la décennie a été marquée par une série de privatisations et de liquidations d’établissements lourdement grevés de créances douteuses. L’effondrement des cours des matières premières révélait à l’époque l’inadaptation d’un système financier reposant essentiellement sur les recettes d’exportation. Avec le recul, il apparaît que c’est le système bancaire hérité de la colonisation qui a explosé. Entretenu par les finances publiques et artificiellement dopé par la dépendance envers les maisons mères, il était demeuré figé, peu entreprenant et peu innovant.
Dans la foulée, les marchés financiers internationaux ont traversé, eux-aussi, une phase de regroupements qui a vu, pour ne parler que des françaises, la création de BNP-Paribas et l’alliance entre le Crédit agricole et le Crédit Lyonnais. Aujourd’hui, le projet de fusion entre le groupe néerlandais ABN Amro et le britannique Barclay’s semble donner le coup d’envoi à une nouvelle course à la taille critique. La menace vient de Chine : vingt banquiers ou assureurs pèsent plus de 100 milliards de dollars en Bourse, dont trois chinois, alors qu’ils n’étaient que six de cette dimension il y a trois ans, dont aucun chinois
Fait marquant, l’Afrique est cette fois-ci dans la course. Au nord, la fusion à la fin 2003 de la Banque commerciale du Maroc avec Wafabank a donné naissance à un nouveau numéro un. Attijariwafa Bank a aussitôt entrepris une stratégie de conquête commerciale digne de sa position, donnant le signal à un redéploiement du secteur bancaire marocain dans le pays, où se multiplient les ouvertures d’agences et de bureaux, puis vers de nouveaux espaces, au Maghreb, en Europe, en Afrique subsaharienne. Là, le système bancaire s’est reconstruit sur des bases solides, autour d’un nouveau concept de réseaux privés à capitaux majoritairement africains, désormais en pleine croissance. Les trois vieilles ont bel et bien vécu, place à « la nouvelle banque africaine ».

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