L’atout des fruits et légumes

Publié le 7 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Haricots verts, karité, tomates, mangues et gomme arabique Ils étaient le fer de lance de la diversification dans le Programme d’ajustement structurel agricole (Pasa) lancé, au début des années 1990, pour sortir de la monoculture du coton. À l’époque, le pays exportait 5 000 tonnes de haricots verts et 2 000 tonnes de mangues, principalement en direction des marchés européens. Mais le gaspillage, le manque d’unités de transformation, la mauvaise conservation des produits et les techniques de production archaïques ont entraîné la chute de la filière. En 2005, le volume global des exportations de fruits et légumes n’a pu dépasser les 5 000 tonnes (contre 17 100 tonnes en 2002, soit une baisse de 72 % en trois ans).
En 2006, le gouvernement a décidé de lancer, avec l’appui de la Banque mondiale, le Projet d’appui aux filières agro-sylvo-pastorales (Pafasp). Objectif : améliorer sur les six prochaines années la compétitivité de certaines filières sur les marchés nationaux, sous-régionaux et internationaux. En mars 2007, l’Assemblée nationale autorise alors le gouvernement à contracter un prêt de 46,77 milliards de F CFA (71 millions d’euros) pour financer ce programme. Les autorités sont convaincues que le secteur, véritable levier de la lutte contre la pauvreté, peut s’appuyer sur les nombreux atouts du pays. Le Sud-Ouest, humide, est propice aux cultures maraîchères. Quant au karité, sa qualité est reconnue, et les ressources sont importantes. Mais la production, qui fait vivre 400 000 femmes, plafonne autour des 80 000 tonnes par an.
Pour relancer la production et les exportations, le Pafasp mise donc sur la réalisation d’infrastructures, l’aménagement de périmètres irrigués, la réalisation de pépinières et l’amélioration des performances techniques et commerciales. Début avril, l’Office national du commerce extérieur (Onac) a organisé des manifestations pour familiariser les producteurs aux techniques de la vente. Les produits ciblés sont les haricots verts, les mangues – notamment les variétés Kent, Keitt et Valencia, très appréciées des consommateurs européens -, les tomates et les oignons – qui peuvent trouver des débouchés dans la sous-région – et le karité. Plus de 2 500 microprojets devraient être mis en uvre d’ici à 2012. Outre les agriculteurs, les opérateurs privés et les fonctionnaires, en activité ou à la retraite, sont invités à s’investir dans la filière.
Un premier pas dans cette stratégie de relance a été franchi avec la création en 2006 de la Société burkinabè des fruits et légumes (Sobfel), chargée de produire, collecter et commercialiser les produits maraîchers, et la mise en place d’un terminal fruitier. Parallèlement, les chambres froides de l’aéroport de Ouagadougou ont été réhabilitées et des camions frigorifiques ont été acquis pour le transport des produits. D’autres réalisations devraient voir le jour, à l’instar de Phycos, une entreprise créée en 1983 par Odile Germaine Nacoulma, présidente de l’université de Ouagadougou, qui offre à sa clientèle une gamme étendue de produits cosmétiques de qualité à base de beurre de karité.

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