La semaine (du 28 avril au 4 mai)

Publié le 7 mai 2007 Lecture : 6 minutes.

Classement
Six Africains parmi les plus influents
Dans son édition du 4 mai, le magazine américain Time a, comme chaque année, divulgué la liste des 100 personnalités mondiales qu’il considère comme les plus influentes. Parmi elles figurent six Africains : le chanteur sénégalais Youssou Ndour (photo) ; l’archevêque nigérian Peter Akinola ; le président soudanais Omar el-Béchir ; le « télévangéliste » égyptien qui prône un islam modéré, Amr Khaled ; le Sierra-Léonais Monty Jones, secrétaire exécutif du Forum pour la recherche agricole en Afrique et père du nerica, la nouvelle variété hybride de riz à haut rendement ; et enfin le Sud-Africain Cyril Ramaphosa, ancien leader syndical devenu le pionnier du black business dans son pays.

Comores
Imbroglio juridico-militaire
Les hommes fidèles à Mohamed Bacar, le président de l’île comorienne d’Anjouan qui avait été destitué fin avril par la justice constitutionnelle fédérale et remplacé par un président intérimaire, se sont emparés, le 2 mai, des principaux symboles du pouvoir à Mutsamudu. Au nombre de 500 environ, ils ont facilement chassé la trentaine de militaires de l’Union des Comores qui campaient notamment au siège de la présidence insulaire. Ce coup de force, qui a fait deux morts, intervient à quelques semaines de l’élection des exécutifs insulaires (prévue pour les 10 et 24 juin). Il n’est que le énième épisode d’une crise ouverte en 1997 après la tentative de sécession anjouanaise. Les relations entre le pouvoir central de Moroni et celui de Mutsamudu sont notoirement exécrables

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Mémoires
Reagan intime
Le magazine américain Vanity Fair va publier les bonnes feuilles du journal intime de Ronald Reagan, président des États-Unis de 1980 à 1988. L’ancien acteur de série B, chantre de la révolution conservatrice, évoque notamment ses rapports avec la Libye, et qualifie, dès 1981, le colonel de Kadhafi de « fou ». Mystique, il dit avoir craint être témoin de l’apocalypse après l’annonce de la destruction, par Israël, du réacteur nucléaire Osirak. Il raconte aussi comment il a vertement sermonné Menahem Begin, le Premier ministre israélien, après le bombardement de Beyrouth-Ouest, en août 1982, et dit avoir employé à dessein le terme « holocauste » pour caractériser cette tuerie.

Terrorisme
Avec l’argent des Européens ?
Les attentats d’Alger et de Casablanca ont-ils été financés par l’argent des citoyens européens ? Selon un rapport des services secrets espagnols et français publié par le quotidien espagnol El Pais, un « réseau de financement complexe » basé en Europe serait chargé de réunir de l’argent pour financer les actions des terroristes islamistes opérant au Maghreb. Principalement basées à Alicante et en Catalogne, des cellules dormantes du Groupe salafiste pour la prédication et le combat se livreraient, entre autres, à la mendicité, à la vente de haschich ou au vol de voitures pour collecter des fonds. D’autres auraient recours aux paradis fiscaux : un Algérien serait aujourd’hui en fuite avec 18000 euros en provenance des Bahamas.

Liban
Nasrallah encense Winograd
Hassan Nasrallah a lu le rapport Winograd sur la deuxième guerre du Liban. Le leader du Hezbollah y a relevé « plus de 100 fois » le mot « échec », se félicitant de cette « reconnaissance claire de la défaite d’Israël ». Il a vanté la capacité d’Israël à reconnaître ses erreurs. « La condamnation du Premier ministre israélien Ehoud Olmert, par la commission qu’il a lui-même nommée, est digne de respect », a-t-il affirmé. Avec humour, le leader chiite a promis de « ne jamais oublier » le nom d’Amir Peretz, le ministre israélien de la Défense, qui avait juré pendant le conflit que « Nasrallah se souviendrait de son nom ».

Kenya
Lycées gratuits
À l’occasion d’une manifestation organisée pour la fête du Travail à Nairobi, le 1er mai, le président kényan Mwai Kibaki a promis la gratuité de la scolarité dans les lycées publics du pays dès l’an prochain. Le coût de la mesure s’élève à 63 millions de dollars, selon le chef de l’État. D’après les autorités, près de 700 000 jeunes Kényans n’iraient toujours pas à l’école, malgré la suppression des frais de scolarité dans le primaire en janvier 2003. À huit mois de l’élection présidentielle prévue pour décembre, d’aucuns voient dans cette décision une annonce chargée de faire oublier les affaires de corruption qui ont entaché le mandat du président sortant, candidat à sa propre succession.

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Turquie
Bataille présidentielle
Des législatives anticipées auront lieu le 22 juillet pour dénouer la crise politique qui se cristallise autour de l’élection du président de la République et oppose l’AKP, le parti gouvernemental, soupçonné d’islamisme rampant, aux tenants de la laïcité. Au Parlement, le candidat de l’AKP (et actuel ministre des Affaires étrangères) Abdullah Gül n’a pas réuni la majorité des deux tiers requise pour être élu au premier tour. Après avoir boycotté la séance, l’opposition a saisi la Cour constitutionnelle, qui a invalidé le vote au motif que le quorum n’avait pas été atteint. Cette décision avait été précédée de manifestations monstres du camp laïc et d’un communiqué menaçant de l’armée. En cas de nouvel échec (probable) de Gül devant les députés, les législatives pourraient se doubler d’un référendum constitutionnel décidant de l’élection du président au suffrage universel direct.

Guinée
Les soldats veulent leur solde
Les militaires guinéens sont mécontents et le font savoir. Les 3 et 4 mai, des soldats ont fait retentir des tirs à Conakry et, notamment, à Labé, au nord de la capitale, et Kankan, à l’est. À Kindia, à l’est également, le domicile du chef d’état-major général des armées, Kerfala Camara, a été saccagé. Les militaires réclament le paiement de plus de 300 millions de francs guinéens (75 000 euros) qui, d’après eux, ont été retenus sur leur salaire par le gouvernement depuis 1996. Au même moment, le gouvernement annonçait le bilan de la vague de violence qui a accompagné les grèves générales de janvier et février : 137 morts et 1 700 blessés.

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Etats-Unis
Pratiques antisyndicales
Dans un rapport publié le 1er mai (tout un symbole), Human Rights Watch (HRW) dénonce « l’amplitude et l’agressivité flagrante de la machinerie antisyndicale » du groupe américain de grande distribution Wal-Mart. L’employeur privé le plus important des États-Unis exercerait en effet de vives pressions sur ses 1,3 million de salariés afin « d’écraser toute tentative de syndicalisation ». Bien qu’aux États-Unis les lois sur le travail soient plutôt souples, la firme n’hésiterait pas à user de pratiques à la limite de la légalité : espionnage des employés, menace de licenciement en cas de syndicalisation, etc. HRW a demandé au Congrès américain d’adopter une loi qui sanctionnerait davantage les entreprises ne respectant pas les droits des salariés.

Tchad-Soudan
Réconciliation, encore
À Riyad, Idriss Déby Itno et Omar el-Béchir ont signé, le 3 mai, un accord dans lequel ils s’engagent à « collaborer avec l’Union africaine et les Nations unies pour mettre fin au conflit au Darfour et dans l’est du Tchad ». Déjà en février, à Cannes, les présidents du Tchad et du Soudan avaient signé un accord censé mettre fin à la crise. Mais c’était sous l’égide de la France. Cette fois-ci, c’est l’Arabie saoudite qui a joué les médiateurs. La Ligue arabe, présidée par Riyad, avait placé le dossier du Darfour au menu de son dernier sommet, en mars.

Littérature
Le prix Kourouma à Sami Tchak
Décerné dans le cadre du Salon international du livre et de la presse de Genève, qui s’est tenu du 2 au 6 mai, le 4e prix Ahmadou-Kourouma a été attribué le 3 mai à Sami Tchak (au centre) pour Le Paradis des chiots (Mercure de France). Né en 1960 au Togo, ce dernier, qui vit et travaille à Paris, a déjà signé plusieurs romans, dont Place des fêtes, Hermina et La Fête des masques publiés chez Gallimard. Patronné par la Coopération helvétique, le prix dédié au grand romancier ivoirien Kourouma (décédé en 2003) a été créé en 2004 à l’initiative de l’universitaire Jacques Chevrier (à g.), de l’écrivain Jean-Louis Gouraud, ancien directeur de la rédaction de Jeune Afrique, et de l’éditeur Pierre-Marcel Favre (à dr.), président du Salon. En 2006, il avait récompensé l’Ivoirien Koffi Kwahulé pour Babyface (Gallimard).

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