Algérie : la « crise des patates », simple partie émergée de l’iceberg ?

Avec environ 5 millions de tonnes de pommes de terre produites chaque année, l’Algérie fait partie des vingt plus gros producteurs du monde…mais se retrouve aujourd’hui dans l’obligation d’en importer. Une situation révélatrice des failles de l’économie du pays.

Le prix du kilo de pommes de terre a plus que doublé en l’espace de quelques mois, passant de 60 dinars (0,42 euro) à 140 dinars. © PASCAL GUYOT / AFP

Le prix du kilo de pommes de terre a plus que doublé en l’espace de quelques mois, passant de 60 dinars (0,42 euro) à 140 dinars. © PASCAL GUYOT / AFP

YARA-RIZK_2024

Publié le 30 novembre 2021 Lecture : 4 minutes.

La pomme de terre, qui constitue un élément essentiel de l’alimentation des Algériens, a vu son prix plus que doubler en l’espace de quelques mois, passant de 60 dinars (0,42 euro) à 140 dinars le kilogramme. Un prix exorbitant sachant que le Smic dans le pays est inférieur à 20 000 dinars (130 euros) par mois. Ce qui revient à dire qu’une heure de travail, pour les habitants les plus modestes, ne suffit pas à acheter un kilo de pommes de terre.

L’augmentation du prix de cette denrée illustre l’existence d’une crise bien plus profonde. L’Algérie est en effet touchée par une vague d’inflation, qui a atteint 5,6 % en juin, comme l’a indiqué lors d’une allocution au Parlement Aïmene Benabderrahmane, ministre des Finances et chef du gouvernement depuis le 30 juin. Un taux en hausse de 3,4 points par rapport à l’année dernière, ce qui dérégule la politique économique d’Alger.

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