L’Allemagne nazie capitule

Publié le 9 mai 2007 Lecture : 3 minutes.

« La guerre est gagnée ! Vive la victoire ! C’est la victoire des Nations unies et c’est la victoire de la France ! L’ennemi allemand vient de capituler devant les armées de l’Est et de l’Ouest. Le commandement français était présent et partie à l’acte de capitulation. »
C’est en ces termes que le général de Gaulle, président du gouvernement provisoire, saluait à la radio, le 8 mai 1945, la fin officielle en Europe de la Seconde Guerre mondiale, la plus meurtrière de l’Histoire : 50 millions de morts, cinq fois plus que la guerre de 1914-1918. À Paris, à Londres, à New York, des foules en liesse fêtaient la disparition du système nazi.
Les hostilités, pourtant, n’étaient pas terminées dans le Pacifique. C’est le 2 septembre seulement que le Japon signera sur le cuirassé américain Missouri son propre « acte de capitulation ». Entre-temps, deux bombes atomiques auront été lâchées, l’une sur Hiroshima, le 6 août (157 000 morts), l’autre, le 9, sur Nagasaki (75 000 morts).

De l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 au siège de Stalingrad en septembre 1942, en passant par la mainmise sur l’Europe de l’Ouest en été 1940 et l’opération Barbarossa (l’invasion de l’Union soviétique le 22 juin 1941), la progression de l’Allemagne hitlérienne avait été à peu près irrésistible – malgré l’entrée en guerre des États-Unis après l’agression japonaise contre Pearl Harbor, le 7 décembre 1941. Le reflux commence à l’automne 1943 avec la défaite de Rommel à El-Alamein, en Égypte. Mais le tournant décisif est la reddition du maréchal von Paulus à Stalingrad le 31 avril 1943.
C’est en janvier de cette année-là, à la conférence de Casablanca, que Roosevelt fait adopter par Churchill le principe d’une capitulation sans condition des puissances de l’Axe : l’Allemagne, l’Italie et le Japon. L’idée est acceptée par Staline en octobre 1943, à la conférence de Téhéran. États-Unis, Grande-Bretagne et URSS se mettent d’accord sur ce qu’on a appelé le « partage du monde » à la très controversée conférence de Yalta en février 1945.
Toute l’année 1944, dans le Pacifique, les Japonais s’accrochent farouchement d’île en île. En Europe, les Allemands opposent une résistance désespérée. Au printemps 1945, les événements se précipitent. Roosevelt meurt le 12 avril, mais Truman, jusqu’alors resté dans l’ombre, se révèle un président particulièrement décidé. À l’Est comme à l’Ouest, les armées allemandes sont taillées en pièces. Les Soviétiques arrivent aux portes de Berlin. Hitler, réfugié dans son bunker, se tue d’une balle dans la bouche après avoir épousé Eva Braun, qui l’accompagne dans la mort.

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La partie finale se joue à trois. Du côté allemand, le Führer a légué par testament les pleins pouvoirs au chef de la Kriegsmarine, l’amiral Doenitz. Ce dernier cherche à sauver ce qui pourrait l’être encore. Staline, dont les troupes occupent toute la partie orientale de l’Allemagne, de la frontière autrichienne à Kiel, prépare l’avenir. Pour lui, la prise de Berlin doit d’abord témoigner de la victoire du communisme. La photo du soldat hissant le drapeau soviétique sur la porte du Reichstag en offrira l’image symbolique. Pour les Alliés, la seule ligne à suivre est, en ménageant les Soviétiques, d’exiger la capitulation totale et sans condition des forces allemandes. C’est à Reims, dans la nuit du 7 au 8 mai, à 2 h 41, dans une modeste « école industrielle » de briques rouges, que le général allemand Alfred Jodl signe la capitulation avec le général américain Walter Bedell Smith, les généraux britanniques Robb et Strong et le général soviétique Ivan Sousloparov. Le général français François Sevez contresigne en qualité de témoin.
Les Soviétiques exigeront que la cérémonie soit renouvelée le 8 mai au quartier général soviétique de Karlhorst. Les représentants des deux commandements suprêmes, le maréchal Joukov et le maréchal Tedder, signeront comme parties contractantes, les généraux Spaatz pour les États-Unis et De Lattre de Tassigny pour la France signeront comme témoins.
La guerre froide peut commencer.

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