Thierry Nlandu : « Il faut en finir avec le règne du père »

L’universitaire porte un regard lucide mais teinté d’optimisme sur la société congolaise, laquelle a pris conscience des méfaits du système patriarcal. La révolution est en marche !

Le professeur Thierry Nlandu à Kinshasa, le 8 décembre 2021. © Arsène Mpiana pour JA

Le professeur Thierry Nlandu à Kinshasa, le 8 décembre 2021. © Arsène Mpiana pour JA

Publié le 2 janvier 2022 Lecture : 5 minutes.

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RDC, un géant convalescent

Clarification politique, embellie économique, dynamisme de la société civile… Tout semble réuni pour que ce pays immense au potentiel énorme sorte enfin de l’ornière. 

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Professeur de littérature anglo-américaine à l’Université de Kinshasa (Unikin), passionné de théâtre, Thierry Nlandu Mayamba, 67 ans, est un fervent activiste des droits humains. Il s’est engagé dans les mouvements citoyens dès la fin des années 1980 en participant activement aux grandes manifestations qui ont jalonné l’histoire de la RDC dans sa lutte pour l’instauration de la démocratie, depuis la Conférence nationale souveraine et « la marche de l’espoir » du 16 février 1992, aux manifestations du Comité laïc de coordination (CLC) en 2017 et 2018. Consultant et coordinateur de projets pour le compte de plusieurs coopérations avec des organisations internationales, l’universitaire porte un regard sans concession mais optimiste sur la société congolaise. Cette dernière a pris conscience que la conception du système patriarcal qui régit la famille, la vie politique et le fonctionnement du pays doit changer. Et, pour Thierry Nlandu, la révolution est en marche.

Jeune Afrique : Une société civile qui se bat pour des changements, des partis politiques atypiques, une montée en puissance des Églises de réveil, tandis que perdure une relation patriarcale de dépendance cadet-aîné… L’image de la société congolaise est contrastée. Qu’en est-il en réalité ?

Thierry Nlandu  : La réalité, c’est que l’État a cessé d’exister en RDC. On est dans un État fantôme structuré autour d’un système chaotique, où tout le monde affirme que rien ne va. Mais au-delà de ce chaos, de toutes les contradictions que l’on peut observer, les gens continuent de vivre. Comment font-ils ? Quelles initiatives prennent-ils ? Pour comprendre, il faut chercher à différents niveaux. Et, en premier lieu, dans la famille.

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