RDC : Tshisekedi ouvre la porte à Museveni, Mukwege crie aux « pompiers pyromanes »
La perspective d’une intervention de l’armée ougandaise dans l’est du pays, pour y mener la lutte contre les combattants des ADF aux côtés des Forces armées congolaises, a provoqué une vive polémique en RDC.
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Kash
Caricaturiste, bédéiste et peintre congolais installé à Kinshasa.
Publié le 29 novembre 2021 Lecture : 2 minutes.
L’autorisation a été donnée vendredi par le chef de l’État. Félix Tshisekedi a accordé aux troupes des Uganda People’s Defence Force (UPDF) le « droit de poursuite » au-delà de leurs frontières. Les troupes ougandaises vont donc mener des opérations en territoire congolais, aux côtés des Forces armées de la RDC (FARDC), contre l’ennemi commun : les Forces démocratiques alliées (ADF).
Yoweri Museveni a plaidé depuis plusieurs mois auprès de son homologue congolais en ce sens. Et les demandes se sont faites plus pressantes encore après les attentats meurtriers qui ont frappé Kampala le 16 novembre dernier. Au terme d’intenses négociations entre les autorités congolaises et ougandaises, mais aussi après des concertations entre le gouvernement et des représentants des notables, du clergé et de la majorité des députés du Nord-kivu et de l’Ituri, dont Jeune Afrique s’est fait l’écho, Félix Tshisekedi a donc finalement donné le feu vert.
La colère de Mukwege
Mais, comme il fallait s’y attendre au regard de l’histoire tragique entre la RDC et ses voisins orientaux, plusieurs voix se sont fait entendre, sur la scène politique comme au sein de la société civile, pour critiquer cette décision. Parmi les opposants à l’intervention de troupes ougandaises en territoire congolais : Denis Mukwege. Le prix Nobel de la paix 2018 a été particulièrement virulent, sur Twitter, dénonçant une décision « inacceptable » et évoquant des « pyromanes pompiers ». « Les mêmes erreurs produiront les mêmes effets. Debout, Congolais, Nation en danger ! », a-t-il conclu.
« L’invitation de l’UPDF de venir en appui aux FARDC répond à un objectif précis : traquer l’ADF, ennemi commun à nos deux pays que nous n’avons pas réussi à anéantir seuls, lui a rétorqué Grégoire Kiro Tsongo, député de Beni. Notre armée doit être réformée, ce qui demande du temps. Or nous sommes dans l’urgence. »
S’agit-il donc d’une « solution provisoire » en attendant de s’attaquer aux problèmes de fond ? Le gouvernement a promis de fournir très prochainement des précisions sur le cadre de cette opération qui sera, à n’en pas douter, scrutée de près.
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