Un « Plus » de plus…
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Non, la vie au sein d’une rédaction ne rend pas forcément sourds ceux qui composent chaque semaine le menu de leur magazine : ainsi, à J.A.I., sommes-nous bien conscients que le choix de tel ou tel pays comme thème d’un « Plus », dès lors qu’il prend la place des autres candidats dans le numéro concerné, fait naître des frustrations. Certains lui préféreraient un autre invité, plus au sud, plus à l’est ou plus à l’ouest, et ils ne se privent pas de dénoncer les « chouchous » qui se taillent une part trop belle dans nos colonnes. Parmi ces privilégiés, le Maroc, dont les trente millions d’habitants ne restent jamais longtemps absents de notre « journal dans le journal ». Si cette question me paraît devoir être abordée ici, c’est parce qu’à l’évidence le contenu de ces pages y apporte une réponse claire : la preuve qu’on peut revenir au Maroc, y revenir souvent et éviter de se répéter !
Voyons plutôt comment ce royaume, inscrit sur un socle naturel, historique et social dont l’unité de compte chronologique est de l’ordre du millier d’années, évolue. Il se transforme désormais mois après mois – on le constatera avec le bilan du nouveau Premier ministre – , voire semaine après semaine, si l’on suit avec l’attention qu’ils méritent les nouveaux projets dans les secteurs de l’économie et du tourisme, les mesures prises par les « jeunes » de la nouvelle administration, la mise en oeuvre des toutes dernières réformes administratives destinées à convaincre les investisseurs étrangers ou la création de lieux « branchés » qui métamorphosent des sites séculaires. La jeunesse d’aujourd’hui, qui ne se satisfait plus des héritages, a pris, en effet, conscience du privilège qui est le sien. Elle choisit d’innover dans le cadre de traditions ancestrales, ce qui revient à moderniser le pays sans courir le risque de lui voir perdre son identité.
Enfin, il est des questions auxquelles seul le futur permettra de répondre, à condition qu’on sache le scruter sans relâche : ces voiles qui couvrent de plus en plus souvent les cheveux des femmes sont-ils portés par les tendances de la mode ou bien par des motivations d’une tout autre nature ? La classe politique marocaine, trop longtemps coupée de sa base, saura-t-elle renouer le dialogue avec la masse de ceux qui souffrent et qui protestent ? Quels seront les effets sur le Maroc, qui enjambe les zones de fracture géopolitique de la planète, d’une situation internationale pour le moins troublée ?
Bref, compte tenu des promesses de l’avenir tout autant que des incertitudes du présent, ne doit-on pas constater que les « Plus » sur le Maroc, tous autant qu’ils sont, n’épuisent pas, et de loin, un sujet aussi riche ?
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