Royal Air Maroc en première ligne

Publié le 8 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Le Maroc doit améliorer sa desserte aérienne. Des destinations stratégiques, telles que Essaouira ou Ouarzazate, sont mal reliées avec l’Europe. Le hub de Casablanca, où l’on peut attendre plus de cinq heures pour une correspondance, exerce un effet répulsif sur nombre de candidats au voyage. « Il faut tenir compte de l’évolution des attentes de nos clients potentiels, souligne Fathia Bennis, de l’Office national marocain du tourisme. En France, avec la réduction du temps de travail, les courts séjours à l’étranger se multiplient et se décident souvent à la dernière minute. Mais peut-on proposer, pour un séjour de trois jours au Maroc, de passer seize heures aller-retour entre les avions et l’aéroport ? »
La compagnie nationale, la Royal Air Maroc (RAM, 6,9 milliards de dirhams de chiffre d’affaires et 3,7 millions de passagers transportés en 2002), est évidemment en première ligne. Son offre est jugée insuffisante et trop rigide. Les pavillons étrangers assurent déjà 40 % du trafic. Les chartéristes, obéissant à une logique de marché global, peuvent brutalement ajuster leur offre à la baisse, au grand dam des hôteliers marocains. Les trois compagnies marocaines de charters qui viennent de se créer permettront peut-être de remédier partiellement à ce problème. La RAM, elle, a prévu de consentir des efforts. Malgré les turbulences qui affectent le secteur aérien depuis le 11 septembre 2001, son plan de développement a été confirmé : vingt-quatre avions seront acquis d’ici à 2012. La compagnie promet d’être réactive aux variations de la demande, à condition que le rendement soit au rendez-vous : affréter un moyen-courrier vers l’Europe lui coûte quelque 300 000 dirhams.
Elle n’a pourtant pas toutes les cartes en main. Dans les principaux aéroports européens, saturés, les créneaux d’atterrissage et de décollage manquent et ne sont pas toujours libérés pour la RAM. Elle doit aussi composer avec des objectifs contradictoires : promouvoir la destination Maroc en améliorant son offre, soigner sa rentabilité, et assurer des missions de service public en maintenant des lignes déficitaires pour désenclaver les villes de l’intérieur. La libéralisation du ciel marocain, prévue pour la fin de l’année, ne lui fait pas peur. Mais elle souhaiterait connaître le plus rapidement possible les règles du jeu pour pouvoir se préparer à une concurrence accrue. Or, aux dernières nouvelles, l’agence de régulation du trafic, qui doit jouer le rôle d’arbitre et de gendarme, ne verra pas le jour avant la fin de l’année.

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