Poissons d’avril

Une série d’histoires drôles extraites de la page « monde » et de la « page rose ». La farce n’est pas de trop en période de mauvaises plaisanteries

Publié le 8 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Il est bien surprenant qu’aucun pays n’ait songé à déclarer la guerre à l’un quelconque de ses voisins un jour de 1er avril. L’effet de surprise, toujours très recherché des stratèges, se trouverait pourtant réalisé dans des conditions exceptionnelles. L’incrédulité ferait le reste. La mobilisation passerait pour un énorme canular. Une campagne éclair aurait toutes les chances d’atteindre ses objectifs dans l’euphorie et la bonne humeur…
À Florence, où l’on prend grand souci des précisions historiques, un docte chercheur n’a pas manqué d’établir l’origine florentine de la coutume du poisson d’avril. S’il faut en croire cet érudit, c’est le 1er avril 1347 qu’un gentilhomme aurait eu l’idée d’offrir un banquet à ses amis et d’étaler, devant chacun des convives, d’étranges et immangeables poissons sculptés dans la pierre.
Selon une version différente, l’usage remonterait à l’incarcération du prince de Lorraine, sous le règne de Louis XIII [1610-1643]. Enfermé dans un donjon qui surplombait la Meurthe, le prisonnier conçut le projet de se déguiser en poisson afin de s’enfuir à la nage.
Quoi qu’il en soit de ces dissonances académiques, l’opération poisson d’avril a l’écaille dure et l’arête piquante. Institution aussi vénérable qu’impertinente, elle ne craint pas d’être déclassée par quelque nouveau code de la bouffonnerie publique.

– Une nouvelle loi sur le statut civil en Égypte bouleverse les traditions familiales. Désormais, les mariages seront interdits si la différence d’âge entre les époux dépasse quinze ans. Mais, lira-t-on maintenant dans la presse du coeur : « Je l’aime. Il a vingt ans de plus que moi. Que dois-je faire ? »

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– À l’aérodrome de Tunis, un journaliste français s’affole au moment de reprendre l’avion pour Paris : que faire des dinars qui lui restent ? Où est le bureau de change ? On lui explique : il est plus facile d’entrer avec des francs que de s’en procurer à la sortie. Après force palabres avec les douaniers, il s’adresse au guichet de la Société tunisienne de banque. L’agent remplit à toute allure les papiers en quatre exemplaires. Signature. Ouf ! c’est fini. L’employé compte calmement les dinars du journaliste, ouvre son tiroir et en sort une liasse… de nouveaux dinars. Complètement dérouté, notre confrère s’écrie : « C’est un cauchemar. C’est Kafka », et l’employé de banque, l’oeil tout rond mais digne : « Non, Monsieur, c’est le règlement de la Banque centrale. »

– Une véritable épidémie de nationalisations vient de toucher les salles de cinéma d’Algérie. Des comités de gestion fleurissent partout. Dans une salle, aucune entrée payante n’a été enregistrée au cours des six premières séances qui ont suivi l’étatisation… Et pourtant, chaque fois, on a refusé du monde. Un arrêté gouvernemental s’avère d’ores et déjà urgent et indispensable pour limiter le nombre des billets de faveur dont disposent les nouveaux directeurs…

– Un professeur dirigeait à New York une école technique de cambriolage. Son enseignement comprenait des cours théoriques, mais aussi des travaux pratiques. Ses élèves se sont révélés particulièrement doués : ils ont rapporté à leur maître, dès les premières leçons, plus de 250 000 dollars.

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