Maghreb : la France impose ses puces

Publié le 8 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Généraliser le paiement par carte bancaire à puce en Afrique du Nord. C’est l’un des objectifs affichés par les banques maghrébines, aujourd’hui principalement pourvoyeuses d’espèces et, dans une moindre mesure, de cartes bancaires à piste magnétique. Dans ces pays où les populations sont peu bancarisées, la monnaie circule de plus en plus en parallèle à un autre moyen de paiement, la carte à puce. Celle-ci gagne du terrain, notamment au Maroc et en Tunisie. Le Centre monétique interbancaire marocain (CMI) et la Société monétique tunisienne (SMT) s’activent pour faire évoluer les terminaux de paiement des commerçants et les distributeurs automatiques de billets vers la technologie de la puce. L’Algérie n’est pas en reste. Le pays a récemment créé la Société d’automatisation des transactions interbancaires et monétiques (Satim). Une initiative d’autant plus bienvenue que le temps presse. Au 1er janvier 2005, les moyens de paiement dans les trois pays devront être en mesure d’accepter les cartes à puce.

Exit la carte magnétique
À cette date, la nouvelle norme de paiement baptisée EMV (Eurocard-Mastercard-Visa), et imposée par les réseaux de cartes Mastercard et Visa, entre en application à l’échelle internationale. Au-delà de cette échéance, les banques du monde entier qui seraient encore au stade de la carte à piste magnétique porteront la responsabilité des fraudes, aujourd’hui endossée par les deux réseaux de cartes. La France, qui a inventé la carte à puce bancaire et l’utilise depuis dix ans, suit de près le déploiement de la norme EMV en Afrique du Nord. La raison de son intérêt est double. Il s’explique, d’une part, par le flux important de touristes de l’Hexagone dans la région. D’autre part, l’application de la norme revêt un aspect industriel non négligeable pour ce pays déjà très présent dans la zone à travers ses équipementiers. Des sociétés françaises telles qu’Ingenico, le numéro un mondial des fabricants de terminaux de carte, ou encore Moneyline, occupent déjà une place de choix sur le continent.

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En ligne de mire : la Tunisie, le Maroc et l’Algérie
D’autres partenariats ont été établis entre les banques. Depuis environ trois ans, les établissements financiers français ont signé des conventions avec leurs homologues nord-africains. Le Groupement des cartes bancaires (CB), représentant de la communauté bancaire française, a mis sur pied une coopération technique avec la Tunisie et le Maroc pour faciliter le déploiement de la norme EMV. Et des discussions sont actuellement en cours avec l’Algérie. Concrètement, le groupement CB a transmis, à titre gracieux, les fichiers de spécification et des protocoles régissant le transfert des données des paiements par carte du commerçant, accepteur de la carte, jusqu’aux systèmes informatiques de la banque. Autre aspect de la coopération, le groupement a également assuré la formation d’équipes techniques. Une façon pour la France de tirer profit de son expérience en matière d’offre de cartes à puce et de terminaux de paiement.

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