Leila Kilani

Publié le 8 avril 2003 Lecture : 1 minute.

La réalisatrice n’en revient toujours pas. Son émouvant documentaire, Tanger, le rêve des brûleurs, projeté pour la première fois au Fespaco de Ouagadougou, en février, a été récompensé par le prix de la Guilde des réalisateurs et celui de la meilleure oeuvre vidéo. Depuis, les festivals s’arrachent le film, qui donne la parole à ces Africains (Marocains, Ghanéens, Sénégalais…) venus à Tanger avec pour seule idée de traverser les onze petits kilomètres du détroit qui les sépare de l’eldorado européen.
Faire des films, Leila n’en avait jamais rêvé. L’idée de Tanger… lui est apparue comme une impéreuse nécessité. Elle se souvient de cette rencontre déterminante avec M’hamed, le jeune homme qui s’est échoué à quelques mètres de sa maison familiale, dans les faubourgs de Tanger, l’été 1993. « Il était dans un état éprouvant, en haillons, le corps teinté d’une épaisse pellicule grise, seul rescapé du naufrage d’une barque qui portait vingt candidats au « brûlage ». Il s’est agrippé fermement à un baril d’essence vide pendant cinq jours en mer. » Le pire ? « Il était prêt à recommencer ! »
Près de sept ans s’écouleront avant que Leila ne se lance dans l’écriture d’un scénario. Elle interrompt alors sa thèse d’histoire et met le cap sur Tanger, où elle passe près d’un an auprès de ces candidats au hrig. Souhaitons à Tanger… et à sa réalisatrice la belle carrière qu’ils méritent. Leila Kilani s’active aujourd’hui au montage d’un portrait de Zad Moultaka, un jeune compositeur libanais.

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