Abdoulaye Diop : « Il y a un acharnement contre le Mali »
Interférence supposée de la France, organisation des élections, situation sécuritaire, relation avec Wagner… À deux mois de la fin réglementaire de la transition, le ministre malien des Affaires étrangères répond aux questions de « Jeune Afrique ».
![Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. © SERGEI SAVOSTYANOV/POOL/Sputnik via AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2021/12/06/jad20211206-ass-mali-itw-abdoulaye-diop.jpg)
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. © SERGEI SAVOSTYANOV/POOL/Sputnik via AFP
Depuis qu’il a endossé le costume de ministre des Affaires étrangères en juin dernier, les journées sont longues pour Abdoulaye Diop, et les nuits courtes. Ambassadeur d’un pays isolé sur la scène diplomatique, il multiplie rencontres et voyages pour plaider en faveur de la prolongation de la transition auprès des partenaires internationaux.
Si le choix de cet homme à la longue carrière diplomatique avait été positivement reçu au sein de l’opinion publique, à Bamako, certains observateurs lui reprochent de défendre le bilan d’un gouvernement qui surfe sur une vague nationaliste tendant vers le populisme.
Jeune Afrique : Les autorités de transition s’étaient engagées auprès de la Cedeao à tenir l’élection présidentielle le 22 février 2022. L’échéance a finalement été repoussée à cause, dites-vous, d’une « situation sécuritaire qui ne permet pas la tenue des élections ». Le gouvernement a-t-il les moyens d’éradiquer l’insécurité et de ramener l’administration partout dans le pays dans un délai raisonnable ?
Abdoulaye Diop : Nous ne sommes pas naïfs au point de penser qu’il faut 100 % de sécurité pour conduire des élections. Cependant, quand nous avons signé la feuille de route de la transition, l’ambition des autorités étaient d’œuvrer à améliorer la situation sécuritaire de Kayes jusqu’à Mopti, dans le centre du pays. Quand la France a décidé de procéder au désengagement d’un certain nombre de ses soldats présents sur le sol malien, nous étions dans la dynamique de déployer notre dispositif. Le départ des forces spéciales sur trois des cinq emprises que comptait l’opération Barkhane [Mopti, Tessalit et Tombouctou] a contraint l’armée malienne à revoir sa stratégie pour combler le vide sécuritaire laissé dans les zones désertées.
Que fait le gouvernement pour améliorer la situation sécuritaire ?
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