Des Français et des livres
Publié le 8 avril 2003 Lecture : 1 minute.
« Comparée à d’autres pays européens, la France est encore un paradis de la lecture. » C’est l’une des réflexions qu’inspirent à l’écrivain Catherine Clément les résultats du sondage Ipsos publié le 21 mars par le magazine Livres Hebdo. Cette enquête(*), la première du genre depuis 1997, révèle que 44 % des Français n’ont pas acheté de livre depuis un an. 39 % n’en ont lu aucun. Mais on peut aussi voir les chiffres autrement : près de deux Français sur trois (61 %) ont lu au moins un livre lors de l’année écoulée.
En 1997, 20 % de lecteurs avaient lu plus de vingt ouvrages au cours des douze derniers mois. Ils sont encore 18 % en 2003. Ces gros lecteurs sont aussi les plus grands consommateurs d’activités culturelles, qu’il s’agisse de musique, de cinéma ou d’expositions. Sans oublier Internet : 42 % des gros lecteurs l’utilise, contre seulement 13 % des non-lecteurs. Autant d’indicateurs qui confortent l’idée d’une France à deux vitesses.
La fiction reste le genre le plus prisé des Français en général, mais certains types de livres sont surreprésentés chez les gros acheteurs : la littérature étrangère, les essais et documents. Autre donnée intéressante de l’enquête Livres Hebdo, les lieux d’achat. La librairie traditionnelle résiste bien : elle représente encore 25 % du marché du livre, soit autant que les supermarchés et hypermarchés (25 %) et à peine moins que les grande surfaces culturelles comme les Fnac (26 %).
Que conclure de ces données, sinon que, contrairement à toutes les prévisions alarmistes, et malgré la concurrence d’autres loisirs, dont la télévision, le livre a encore de beaux jours devant lui. Et pas seulement en France, tant les comportements et les modes de consommation se ressemblent de plus en plus, d’un bout à l’autre de la planète.
* Enquête réalisée du 14 au 17 février sur un échantillon de 1 008 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
