Buyoya met fin au suspense

Le président quittera bien ses fonctions à la fin du mois. L’actuel vice-président devrait prendre sa place.

Publié le 8 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Partira ? Partira pas ? Finalement, le président burundais Pierre Buyoya quittera son poste comme prévu, à la fin du mois, ainsi qu’il l’a confirmé dans son discours à la radio burundaise, le 28 mars. La période de transition, inaugurée en grande pompe le 1er novembre 2001, prévoit que le pouvoir doit être partagé entre les principales ethnies composant la société burundaise. La présidence a donc été occupée pendant dix-huit mois par Pierre Buyoya, un Tutsi, avec à ses côtés un vice-président hutu, Domitien Ndayizeye, secrétaire général du Front pour la démocratie au Burundi (Frodebu). Le 1er mai prochain, Buyoya laissera sa place à Ndayizeye. Mais il a donné des sueurs froides à tous les artisans de la paix en entretenant le suspense sur son départ. En février dernier, il a appelé à un grand débat national, s’interrogeant sur l’opportunité de partir alors que l’accord de suspension permanente des hostilités, signé à Pretoria le 27 janvier 2003 avec les Forces de défense de la démocratie (FDD), reste fragile. Il y a un an et demi, trois des vingt-deux partis hutus entrés en rébellion contre le pouvoir avaient refusé de signer le traité de paix et poursuivi les combats. Au fil des mois, deux d’entre eux ont fini par le parapher. Aujourd’hui, des négociations secrètes sont en cours, en Suisse, pour que les Forces nationales de libération (FNL), second mouvement rebelle par le nombre de ses partisans dirigé par Agathon Rwasa, acceptent aussi de déposer les armes.
Pierre Buyoya faisait également remarquer que tous les combattants rebelles hutus n’ont pas été intégrés dans l’armée régulière, toujours à majorité tutsie. Or c’est l’un des termes de l’accord mis au point par le médiateur, l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, pour ramener la paix dans un pays où la guerre civile a déjà fait plus de 200 000 victimes.
Reste maintenant à savoir qui occupera le poste de vice-président, aux côtés de Domitien Ndayizeye. Une délégation burundaise est actuellement en Afrique du Sud, auprès de Jacob Zuma, successeur de Mandela dans la médiation, pour trouver la personne ad hoc. Parmi les noms qui ont été prononcés figure celui du colonel Epitace Bayaganakandi, ancien chef d’état-major de la gendarmerie, candidat à la présidence en 2001 soutenu alors par six des dix partis tutsis. Il est aussi question du colonel Léonidas Maregarege, un proche de Buyoya, ancien ministre de la Défense aujourd’hui responsable des services de renseignements.

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