Adil Douiri,ministre du Tourisme

Publié le 8 avril 2003 Lecture : 2 minutes.

Cet habitué des places d’honneur n’a pas dû être surpris de se retrouver, à 39 ans à peine, ministre responsable du chantier de la décennie au Maroc : développer le tourisme pour parvenir, en 2010, au chiffre magique de dix millions de visiteurs étrangers. Car Adil Douiri, étiqueté Istiqlal, parti au sein duquel son grand-père, El Hadj Ahmed Balafrej, et son père, Mohamed Douiri, ont laissé une forte empreinte, est avant tout un fort en thème. Cet ingénieur, diplômé de l’école parisienne des Ponts et Chaussées (1985), a fait ses preuves dans le monde des affaires. De 1985 à 1992, il a géré le fonds d’investissements américains de la banque Paribas, brassant jusqu’à 700 millions de dollars d’actifs chaque année. La presse financière spécialisée l’a désigné à deux reprises, en 1987 et 1991, « meilleur gérant de portefeuilles d’actions américaines ». Une performance impressionnante.
La success-story d’Adil Douiri s’est poursuivie au Maroc. Avec Amyn Alami, il fonde, en 1992, la première banque d’affaires du royaume, Casablanca Finance Group (CFG). Repéré par le roi Hassan II, il intègre le G14, un cercle de réflexion restreint qui rassemble de grosses pointures du monde de l’entreprise. Ses contributions, tant pour le G14 que pour le groupe de travail de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) dédié au développement d’une politique touristique ambitieuse, ont été appréciées par Driss Jettou. Le nouveau Premier ministre s’est ainsi rallié de bonne grâce à la proposition d’Abbas el-Fassi, le secrétaire général de l’Istiqlal, quand il a suggéré le nom de Douiri pour le Tourisme.
Le jeune premier doit maintenant achever de faire ses preuves en politique. Sa nomination s’inscrit dans la stratégie de rajeunissement des cadres d’un parti de centre droit un peu vieillissant. Mais elle a fait des vagues en interne. Les militants, stigmatisant le « népotisme » d’el-Fassi, ont vivement contesté l’attribution, sur le quota de l’Istiqlal, d’un portefeuille ministériel au banquier d’affaires. Ils lui reprochent un profil trop « managérial » et pas assez militant. Il est vrai que Douiri, du moins jusqu’à sa désignation comme ministre, ne s’était guère impliqué dans la vie du parti. Lui qui demande d’abord à « être jugé sur ses résultats » devra déployer des trésors de diplomatie pour se faire accepter par une base rétive. Pour être adopté par les siens en quelque sorte…

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