[Série] FMI-Afrique : cette fois, c’est différent ?
Vilipendé et honni il y a encore quelques années, le Fonds monétaire international (FMI) apparaît désormais comme un allié des pays africains, du moratoire sur leurs dettes aux aides d’urgence face au Covid-19. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Le FMI a-t-il vraiment changé ?
[Série] FMI-Afrique : cette fois, c’est différent ?
Vilipendé et honni il y a encore quelques années, le Fonds monétaire international (FMI) apparaît désormais comme un allié des pays africains, du moratoire sur leurs dettes aux aides d’urgence face au Covid-19. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Le FMI a-t-il vraiment changé ?
« Nous ne sommes plus le FMI de papa » insistait Christine Lagarde en 2014 dans les colonnes de Jeune Afrique, alors qu’on l’interrogeait sur les recettes économiques proposées (imposées ?) par le Fonds monétaire international dans les pays du Sud. Le message avait eu du mal à passer, et pour cause. Quelques années à peine après cette promesse, en 2017, le FMI se retrouvait accusé par plusieurs pays d’Afrique centrale d’exercer une pression excessive à l’époque pour une dévaluation partielle du franc CFA de la zone Cemac. Une « caractérisation » contestée par le Fonds mais qui avait ressuscité le spectre de la dévaluation de 1994, des programmes d’ajustements structurels, de l’austérité et des privatisations à la hache.
Près de cinq ans plus tard, il est saisissant de voir combien le panorama a changé. Alors que Kristalina Georgieva, patronne du Fonds depuis 2019, se trouvait en position difficile pour son rôle jugé controversé dans la réalisation du rapport Doing Business pendant ses années en tant que numéro deux de la Banque mondiale, plus d’une dizaine de ministres africains des Finances sont venus à son secours – toujours dans Jeune Afrique – insistant sur le rôle majeur joué par le Fonds et sa directrice générale dans la lutte contre les conséquences du Covid-19.
Soutien africain à Georgieva
Avec Georgieva, le Fonds a ouvert les vannes, décaissé des financements d’urgence, pressé les créditeurs publics d’instaurer un moratoire sur le paiement des intérêts de la dette africaine et, surtout, émis des Droits de tirages spéciaux (DTS), dont une part, certes minoritaire, est venue renforcer les réserves de change et les comptes des pays africains.
Alors, le FMI a-t-il vraiment changé ? La réponse est plus complexe qu’on ne l’imagine. Dans cette série originale, Jeune Afrique examine en détail le fonctionnement et les comptes du FMI en Afrique, donne la parole à des experts internationaux et africains, économistes, financiers et décideurs publics sur leurs expériences avec le Fonds et leur analyse de ses interventions. Nous avons également interrogé les dirigeants de l’institution multilatérale dont son directeur Afrique, l’Éthiopien Abebe Aemro Selassie, et nous nous sommes penchés sur les (autres) raisons du soutien africain à Kristalina Georgieva…
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[Série] FMI-Afrique : cette fois, c’est différent ?
Vilipendé et honni il y a encore quelques années, le Fonds monétaire international (FMI) apparaît désormais comme un allié des pays africains, du moratoire sur leurs dettes aux aides d’urgence face au Covid-19. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure. Le FMI a-t-il vraiment changé ?
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