Maroc : un vent de contestation sociale
Deux mois après les élections législatives, le nouveau gouvernement doit déjà faire face à plusieurs colères sociales. Analyse.
Ce 29 novembre, des centaines de lycéens manifestent à travers le Royaume contre le système de contrôle continu instauré pour l’année 2021-2022 et décidé par l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi, le 16 septembre. Entre huées et jets de pierres contre les forces de l’ordre, les images de la contestation lycéenne, qui a donné lieu à des scènes de violence, font le tour des réseaux sociaux.
En moins de douze heures, Chakib Benmoussa, actuel ministre de l’Éducation nationale, prend acte de la grogne et suspend le système de contrôle continu. Deux mois après sa nomination, le gouvernement – composé d’une coalition RNI-PAM-Istiqlal – fait face aux première colères sociales.
Conjonction des colères
Le 19 octobre dernier, un communiqué des autorités annonce l’instauration du pass vaccinal obligatoire deux jours plus tard, le 21, sans davantage d’explications. Il n’en faut pas plus pour voir émerger un front anti-pass composé de personnalités politiques et publiques, mais aussi d’avocats et d’infirmiers. Si le mouvement n’a pas tenu au-delà de la mi-novembre, les slogans anti-pass ont souvent cédé la place à des revendications contre « la vie chère ».
Dans les grandes villes du Royaume, Tanger, Rabat et Casablanca, plusieurs manifestants sont interpellés et certains poursuivis pour « participation à un rassemblement non autorisé ».
« On utilise l’état d’urgence sanitaire pour interdire toute manifestation, c’est particulièrement visible à Rabat, où il ne se passe quasiment plus rien depuis deux ans, mais jusqu’à quand ? » s’interroge un élu d’une circonscription de la capitale administrative.
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