Maghrébins, unissez-vous !

Publié le 7 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a effectué, du 28 février au 3 mars, une visite dans les trois pays du Maghreb central. De Rabat à Tunis en passant par Alger, Rodrigo de Rato a saisi cette occasion pour délivrer un satisfecit aux autorités marocaines, algériennes et tunisiennes, non sans rappeler à ses interlocuteurs successifs les efforts qui leur restent à consentir.
Au Maroc, où il a été notamment reçu par le prince Moulay Rachid, le Premier ministre Driss Jettou et le ministre des Finances Fathallah Oualalou, il a insisté sur la nécessité de renforcer la cohésion sociale : « Le Maroc a su maintenir sa stabilité économique, mais la croissance reste insuffisante pour réduire le chômage et la pauvreté. »

Reçu le 2 mars à Alger par le président Abdelaziz Bouteflika, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia et le ministre des Finances Abdellatif Benachenhou, Rodrigo de Rato a conservé un ton très consensuel pour saluer les progrès réalisés par le gouvernement, notamment en matière de gestion des revenus du pétrole. Une manière de calmer le jeu moins de deux semaines après la publication par le FMI d’un rapport très sévère regrettant la lenteur des réformes entreprises par Alger. Dans ce document, le Fonds indique qu’en matière de lutte contre la corruption, de stabilité politique, d’application des lois et d’efficacité de l’administration, l’Algérie reste l’un des plus mauvais élèves du Maghreb et du Moyen-Orient.
À Tunis, où il a été reçu le 3 mars par le président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, Rodrigo de Rato a évoqué avec le gouvernement les conséquences de l’expiration récente de l’accord multifibre (AMF) sur l’industrie tunisienne et sur la balance des paiements.

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Mais au-delà des problèmes spécifiques de chacun, le directeur général du FMI a surtout profité de cette incursion en terre maghrébine pour insister sur les enjeux de l’intégration économique régionale. Selon lui, « l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont tous effectué des réformes économiques et financières déterminantes. Et c’est maintenant le moment de profiter des avantages que la stabilité financière et les prix des matières premières offrent à la région ». En évitant soigneusement de s’aventurer sur le terrain politique, de Rato a plaidé pour une véritable coopération économique et commerciale, indiquant que dans de nombreux domaines, comme dans le secteur financier ou celui des télécommunications, la région pourrait y gagner une nouvelle capacité d’attraction pour les investissements.

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