Paul Biya pourra-t-il lancer la CAN au stade d’Olembé ?

Cinq ans après le début des travaux, et un mois avant la Coupe d’Afrique des nations (CAN) au Cameroun, le stade d’Olembé, où doit se tenir la cérémonie d’ouverture, n’est toujours pas réceptionné.

 © Damien Glez

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Publié le 8 décembre 2021 Lecture : 2 minutes.

Vente de maillots de l’équipe de football du Cameroun à Yaoundé, le 5 janvier 2022 © DANIEL BELOUMOU OLOMO/AFP
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Reportée pour cause de Covid-19, la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations se tient au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022.

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Le comité local d’organisation de la « CAN Total Energies 2021 » a le sens du suspense. Le 29 novembre dernier, une note d’information du président du Cocan 20-21 camerounais annonçait la réception officielle, le 3 décembre 2021, du stade d’Olembé près de Yaoundé. Quelques jours plus tard, Narcisse Mouelle Kombi, par ailleurs ministre des sports et de l’éducation physique, alertait que la cérémonie était reportée à une date ultérieure…

Si l’annulation de la réception inquiète, c’est que l’infrastructure est censée abriter la cérémonie officielle et le match d’ouverture de la 33édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le 9 janvier, soit 40 jours après le rendez-vous manqué du 4 décembre.

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Or, décalée d’un an pour cause de pandémie, datée de 2021 mais prévu en 2022, la compétition camerounaise était déjà un lot de consolation, après le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun, en raison de retards dans les travaux d’infrastructures et de la situation sécuritaire. Quant à l’inauguration du stade d’Olembé, infrastructure de 60 000 places en chantier depuis douze ans, elle a déjà été décalée de juillet 2021 à septembre, puis à novembre, puis à décembre…

Douala en solution de secours ?

Chat échaudé craignant l’eau froide, le secrétaire général de la Confédération africaine de football (CAF), Véron Mosengo-Omba, avait exigé que les travaux du chantier soient achevés le 30 novembre, sous peine de délocalisation de la cérémonie d’ouverture et de la première rencontre de la CAN 2021. Il se murmure que les instances continentales auraient déjà modifié certaines réservations d’hôtels, privilégiant Douala où se trouvent deux stades opérationnels : le Japoma Stadium et le stade de la Réunification.

Il n’en fallait pas plus pour que les badauds évoquent, devant le chantier, de sempiternels retards camerounais, de possibles grognes d’ouvriers, voire de présumées affaires de corruption autour de ce stade de Yaoundé que des organes de presse comme camer.be ou Le Jour présentent comme « le plus cher sur le continent », avec un coût estimé à plus de 200 milliards de francs CFA. Et les réseaux sociaux de s’en donner à cœur joie…

Évasif, le ministre évoque « certaines contraintes » et « facteurs d’incertitudes » ayant imposé « une démarche de cohérence et de pertinence sur le plan factuel et juridique » qui ne concernerait que l’inventaire des travaux effectués. Réponse du berger à la bergère : les députés de l’opposition ont déposé à l’Assemblée nationale une proposition de résolution aux fins de constitution d’une commission d’enquête parlementaire sur la construction du stade « irréceptionnable ».

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Si l’organisation camerounaise récente du Championnat d’Afrique des nations de football (CHAN) était censée rassurer, peut-être aurait-on dû se méfier du parti-pris esthétique de la façade du stade d’Olembé : des panneaux symbolisant des écailles multicolores du pangolin, l’animal qui a désormais la réputation de porter la poisse…

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