Lagardère, Ahmad, Infantino, Motsepe… Enquête sur la CAF, machine à cash et à scandales

« CAF, machine à scandales » (1/3). Fiascos retentissants, petits arrangements entre amis, guerres d’influence entre poids lourds… La Confédération africaine de football cumule depuis des années les dépassements en tous genres. Dernier en date, l’invraisemblable imbroglio autour des droits télévisuels. À la veille de l’ouverture de la CAN au Cameroun, retrouvez notre enquête.

. © Photomontage : Jeune Afrique

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Publié le 4 janvier 2022 Lecture : 9 minutes.

Affalé dans un fauteuil au fond de son bureau à peine éclairé, Issa Hayatou ne se lève pas pour accueillir ses visiteurs, ni ne leur serre la main. Dans ce bâtiment presque désert situé au cœur de Yaoundé règne une ambiance crépusculaire, accentuée par les traits creusés de son visage déjà habituellement émacié. C’est l’un des stigmates de la vilaine maladie qui l’affaiblit.

L’empereur déchu du football africain porte le poids de ses 75 ans, mais aussi celui d’une rancune tenace. Il n’a ni oublié ni pardonné ce qu’« ils » lui ont fait. Encore moins l’ultime humiliation que lui a infligée en août dernier le Comité d’éthique de la Fédération internationale de football association (Fifa), à lui, président d’honneur de la Confédération africaine de foot (CAF), qu’il a dirigée pendant près de trente ans (1988-2017), désormais suspendu jusqu’en août 2022 de toute activité liée au football.

Sans doute les nouveaux dirigeants du football mondial ne souhaitaient-ils pas le croiser en janvier prochain dans les salons du stade de Yaoundé, où les autorités camerounaises l’auraient immanquablement convié pour l’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le 9 janvier.

Viré de « sa » propre CAN à cause de ce dossier qui lui colle à la peau. On lui reproche de n’avoir pas respecté les règles de la concurrence dans la signature du contrat avec Lagardère Sports, et de n’avoir pas tenu informés certains membres du comité exécutif de la CAF de la reconduction de cette collaboration avec le groupe français, partenaire de l’institution depuis 2008.

« Lorsque j’ai quitté la CAF, il y avait plus de 133 millions d’euros de réserves de trésorerie. Allez demander à ceux qui se succèdent aux affaires aujourd’hui comment se portent les finances », lance, amer, Issa Hayatou. Il n’en dira pas plus. Seuls les éclairs dardant de son regard trahissent le supplice que lui vaut l’omerta qu’il s’impose. D’ailleurs, c’est prévu, il quittera Yaoundé début janvier. « Ça tombe bien. J’irai passer une visite médicale en Europe au moment de l’ouverture de la compétition. »

Deux présidents suspendus

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