Zlecaf : une promesse africaine à plus de 20 milliards de dollars

En boostant les échanges, la Zone de libre-échange continentale africaine doit générer des milliards de dollars de retombées pour les États tout en réduisant pauvreté et inégalités. À condition de lever certains obstacles, souligne la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement.

Lors du 10e sommet extraordinaire de l’UA à Kigali, au Rwanda, au cours duquel l’accord Zlecaf avait été signé, le 21 mars 2018. © Gabriel Dusabe/XINHUA-REA

Lors du 10e sommet extraordinaire de l’UA à Kigali, au Rwanda, au cours duquel l’accord Zlecaf avait été signé, le 21 mars 2018. © Gabriel Dusabe/XINHUA-REA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 9 décembre 2021 Lecture : 2 minutes.

L’enjeu est connu : il faut tirer de la pauvreté les 34 % des Africains disposant seulement de 1,9 dollar par jour, soit 490 millions de personnes. Le principal remède n’est pas moins connu : en abaissant les barrières douanières et en multipliant les infrastructures de communication sur le continent, la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) permettra de créer de la richesse dans le domaine où il y a le plus à gagner, celui des échanges intra-africains.

Ce commerce interne au continent est une manne en puissance : il peut augmenter de 9,2 milliards de dollars grâce à la réduction des droits de douane entre pays africains et de 21,9 milliards supplémentaires grâce à la suppression des autres obstacles aux échanges, a calculé la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans son rapport 2021 sur le développement économique en Afrique publié le 8 décembre.

La Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo ou le Bénin ont élaboré une normalisation des échanges inter-pays

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Ces opportunités doivent profiter en priorité aux plus vulnérables qui pratiquent un commerce transfrontalier informel représentant à certaines frontières jusqu’à 90 % des flux commerciaux.

Accélérer le règlement des différends

« Ce sont surtout les femmes qui pratiquent ce type de commerce informel, explique Habiba ben Barka, chef de la division Afrique de la Cnuced. Elles vendent au détail des produits alimentaires périssables qui peuvent être victimes des complexités des formalités à la frontière. Elles ignorent les règlements et subissent de ce fait une augmentation de leurs coûts de ce fait. Pour elles aussi, il est indispensable d’harmoniser et de simplifier les réglementations et de les faire connaître. »

Les pays d’Afrique orientale et australe ont mis en place des structures pour les aider. La Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo ou le Bénin ont élaboré une normalisation des échanges inter-pays.

Retardataires

Le rapport donne des recommandations pour régler les différends qui naissent inévitablement entre les pays membres. Pour les femmes, mais aussi pour les jeunes entrepreneurs, pour les petites et moyennes entreprises (PME) et pour les commerçants transfrontaliers, il est vital qu’une résolution plus rapide des disputes commerciales favorise leur confiance et donc les échanges. Le règlement des différends en Afrique australe demande actuellement entre 46 et 2082 jours (cinq ans et demi), un délai impossible à supporter pour les plus fragiles.

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Il faudra enfin veiller à ce que les inégalités entre les niveaux d’intégration des pays Africains ne fragilisent pas les retardataires. « Les économies d’Afrique du Sud, du Maroc et de l’Égypte sont dominantes et bien avancées en matière d’intégration régionale, souligne Habiba ben Barka. La Zlecaf apportera la convergence nécessaire pour que toute l’économie continentale  progresse de façon équilibrée et inclusive ».

Ce qui n’est pas encore le cas puisque la croissance « inclusive », c’est-à-dire réduisant la pauvreté et les inégalités, n’est effective que dans 17 pays africains* sur les 49 étudiés.

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* Lesotho, Niger, Gambie, Liberia, Guinée, Tunisie, Cap-Vert, Algérie, Sierra Leone, Maroc, Burkina Faso, Mauritanie, Rwanda, Ouganda, Mali, Nigeria et Kenya.

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