Pétrole et gaz : l’exploitation envers et contre tout ? 

L’Afrique, qui regorge d’or noir et d’or bleu, ne cesse d’attirer activités d’exploration et investissements. Ce phénomène risque-t-il de faire passer au second plan la nécessaire transition écologique ?

Le Duhail, navire qatari de gaz naturel liquéfié, sur le canal de Suez. Avec sa capacité de 210 100 m3, il est l’un des plus grands méthaniers construits à ce jour. © AFP PHOTO/STR

Le Duhail, navire qatari de gaz naturel liquéfié, sur le canal de Suez. Avec sa capacité de 210 100 m3, il est l’un des plus grands méthaniers construits à ce jour. © AFP PHOTO/STR

afaf zarkik
  • Afaf Zarkik

    Chercheuse au Policy Center for the New South – Auteure du chapitre « Pétrole » dans le rapport Arcadia 2021 sur les matières premières en Afrique. 

Publié le 10 janvier 2022 Lecture : 4 minutes.

Malgré le changement climatique et l’impératif d’accomplir une transition énergétique, les investisseurs étrangers comme les pays producteurs continuent de miser sur les hydrocarbures en Afrique. Une manne qui n’est pas près de s’épuiser, tant la demande en énergies fossiles (80% à 85% de la consommation primaire) reste une tendance lourde sur les marchés, en dépit de la COP26.

Le poids des chiffres

Force est de constater que les groupes pétroliers maintiennent leurs investissements exploratoires offshore, au profit du bassin Suriname-Guyana en Amérique du Sud, ainsi que tout le long des côtes atlantiques du continent.

Les pays du G20 ont investi 123 milliards de dollars dans des projets d’énergies fossiles en Afrique et au Moyen-Orient

La plus grande découverte gazière d’Afrique en 2019 – et la deuxième plus importante à l’échelle mondiale – a été faite par BP au large de la Mauritanie et du Sénégal. Total a également découvert deux blocs de pétrole au large de l’Afrique du Sud en 2019 et 2020, et d’autres gisements offshore importants ont été trouvés en 2021 en Angola, en Côte d’Ivoire et en Égypte. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : entre 2013 et 2019, les pays du G20 ont investi 123 milliards de dollars de deniers publics dans des projets d’énergies fossiles en Afrique et au Moyen-Orient, contre 27 milliards seulement dans les énergies propres, selon Oil Change International.

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