La famille Ouégnin, une saga ivoirienne
De Georges, l’inamovible directeur du protocole d’Houphouët-Boigny, à Yasmina, la fière députée du PDCI, ils forment un clan incontournable, à l’histoire indissociable de celle de la Côte d’Ivoire.
Nelson Mandela, Mouammar Kadhafi, Hassan II, Thomas Sankara… Mais aussi John F. Kennedy, François Mitterrand, Fidel Castro, ou encore Yasser Arafat. Sur la commode, c’est une partie de l’histoire du XXe siècle qui défile sous nos yeux. Des dizaines de clichés d’ex-chefs d’État africains et étrangers, parfois jaunis par le temps. À leurs côtés, toujours le même homme métis au crâne un peu dégarni : Georges Ouégnin.
« Papa les a tous rencontrés », sourit fièrement Stéphane, l’hôte des lieux, en présentant son imposante collection. Dans sa villa cossue de Cocody ambassades, le fils de l’inamovible directeur du protocole de Félix Houphouët-Boigny se fait un malin plaisir de jouer avec la curiosité de ses visiteurs. Demandez-lui une anecdote au sujet de son père et d’un grand de ce monde, lui vous parlera plutôt d’équitation, un sport dont il dirige la fédération ivoirienne depuis 2017.
C’est que, dans la famille Ouégnin, les (nombreux) secrets du patriarche sont bien gardés. Du haut de ses 88 ans, Georges n’a jamais voulu s’épancher sur sa vie bien remplie aux côtés du « Vieux ». « Devoir de réserve oblige », explique Stéphane. Tout juste montre-t-il sur son téléphone quelques vidéos du grand-père riant aux éclats et chahutant avec sa petite-fille. Des années de pratique du taekwondo – il est ceinture noire septième dan – l’ont visiblement maintenu en forme. En bref, une retraite paisible et à l’abri des regards chez lui, avec son épouse Jacqueline, après une longue carrière passée à tutoyer les cimes de l’État et les puissants.
Murmurer à l’oreille d’Houphouët
Cette dernière avait pourtant commencé bien loin des ors de la république. De son nom complet Georges-François Ouégnin, le jeune homme démarre comme cadre chez Renault à Abidjan. Après l’indépendance, en 1960, il est propulsé à la direction du protocole à la présidence de la République. S’en suivront plus de trois décennies au service d’Houphouët-Boigny, jusqu’à la mort de celui-ci, en 1993. En bon commis de l’État, il poursuivra son rôle de métronome de la présidence sous Henri Konan Bédié, Robert Gueï et même quelque mois sous Laurent Gbagbo avant de partir à la retraite, début 2001.
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