Nette embellie subsaharienne

Publié le 7 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Omar Kabbaj, président de la Banque africaine de développement (BAD), a présenté, le 26 janvier, à Tunis, les résultats de l’économie africaine en 2004 : le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) a atteint une moyenne de 4,5 %, prolongeant la reprise amorcée en 2003 (4,1 %) grâce à l’accroissement du cours des matières premières. Le PIB par habitant a lui aussi progressé de 2,3 %, contre 1,8 % en 2003. Des chiffres inégalés depuis 1996, a souligné Kabbaj, pourtant peu enclin à l’euphorie, et qui révèlent un taux de croissance global supérieur à la moyenne de 3,4 % affichée ces cinq dernières années.
L’Afrique centrale et orientale, avec respectivement 8,7 % et 6,5 %, a connu la croissance la plus forte. Les 4,7 % de l’Afrique du Nord dépassent la moyenne africaine, mais restent en deçà des 4,9 % de 2003. Idem en Afrique de l’Ouest : en raison du conflit ivoirien et des troubles qui affectent régulièrement la production pétrolière nigériane, le PIB global n’a progressé que de 4 % – moins que les 6,7 % enregistrés en 2003.
Les indicateurs macroéconomiques ne sont pas en reste. En 2004, le déficit budgétaire moyen de l’Afrique, égal à 1,7 % du PIB, accuse son plus bas chiffre depuis plus d’une décennie. Les exportations ont augmenté de 18,6 % en valeur. D’où un excédent de plus de 5 milliards de dollars de la balance des opérations courantes, malgré une croissance des importations de 7,2 %. Quant au ratio du service de la dette, il atteint 11,8 % des exportations – son niveau le plus bas depuis trois décennies – et poursuit sa baisse tendancielle par rapport au PIB (43 %, contre 76 % en 1994).
Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Pour Kabbaj, « force est toutefois de constater que notre continent continue de faire face à des défis majeurs, dont les conflits qui continuent de déchirer certaines régions, la forte incidence de la pauvreté et la progression inexorable de la pandémie du VIH ». Par conséquent, comme l’indique d’ailleurs le rapport que Jeffrey Sachs a remis le 17 janvier aux Nations unies (voir J.A.I. n° 2299), aux conclusions duquel il souscrit, « le concours de la communauté internationale demeure crucial, en particulier pour ce qui est de l’aide publique au développement, de la réduction de la dette et de l’accès au marché pour les exportations des pays africains ».

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