Les Saoudiens sont comme ça

Publié le 7 février 2005 Lecture : 1 minute.

Je suis dans la salle d’attente d’un grand hôpital de Riyad. Immense. La majorité des infirmières sont philippines, elles gagnent ici cinq à dix fois plus que dans leur pays. Les médecins sont pour la plupart arabes mais rarement saoudiens. Dans l’hôpital, les normes vestimentaires ne sont pas les mêmes qu’à l’extérieur. Seules les employées musulmanes ont la tête couverte. Les infirmières vont tête nue, vêtues d’un pantalon et d’une blouse clairs. […]

Les Saoudiens arrivent à l’hôpital en famille, père devant, mère derrière, souvent enceinte, les enfants geignards trottinant autour d’eux. S’ils sont riches, la bonne philippine ou indonésienne les suit en portant le dernier-né. L’homme se dirige vers la secrétaire, aboie trois mots sans dire bonjour, visiblement contrarié d’avoir affaire à une femme. Tout ce petit monde s’assoit alors dans les fauteuils, sauf la bonne qui berce le bébé en faisant les cent pas dans un coin. Les enfants mangent ou boivent. Les parents ne se parlent guère. Madame tient un des gamins sur les genoux. Elle l’embrasse à travers son voile. Les enfants se plantent devant moi et me regardent comme une bête curieuse. Aucune réaction des parents. Je souris aux petits garçons, fiers comme des papes dans leur thobe et à la petite fille habillée en princesse Barbie. Pas de réaction. Ils ne sont visiblement pas habitués à sourire.

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Une infirmière appelle madame et le dernier-né, toute la famille suit. Si madame doit voir la gynécologue, personne ne l’accompagne, et monsieur surveille les enfants. […] Quand madame ressort, aucun mot n’est échangé, le père passe à la caisse, c’est encore l’occasion d’aboyer sur une secrétaire. Puis la troupe repart en bon ordre.

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