Les parts du « lion »

Introduction à la Bourse de Tunis du premier fabricant national de batteries.

Publié le 8 février 2005 Lecture : 2 minutes.

On avait comparé la Bourse de Tunis à la Belle au bois dormant, d’autant qu’elle n’a enregistré aucune introduction en 2003-2004, les grandes entreprises rechignant à s’adresser au marché financier. L’année 2005 s’annonce sous de meilleurs auspices, avec l’introduction, à la faveur de nouvelles incitations fiscales décidées par le gouvernement, de l’industriel Assad (« lion » en arabe), premier fabricant tunisien de batteries, qui exporte 50 % de sa production en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Confirmée le 1er février par le visa du Conseil du marché financier (CMF), cette introduction a valeur d’exemple. La plupart des entreprises tunisiennes sont familiales, et il a fallu du courage à la famille Kallel, qui contrôle Assad, pour considérer qu’une telle structure de l’actionnariat n’est plus adaptée aux exigences nouvelles d’ouverture des marchés et d’expansion. Il fallait donc céder 33,33 % de son capital tout en se pliant aux règles de transparence qu’implique cet appel à l’épargne du public. Artisans de cette révolution familiale : Abdelwaheb Kallel, 64 ans, président du conseil d’administration du groupe, et son neveu, Souheil Kallel, 43 ans, directeur général.
L’aventure Assad commence en 1974, lorsque feu Ahmed Kallel, épaulé par son frère Abdelwaheb, reprend un petit atelier de fabrication de batteries ouvert par un Français en 1938. Les compétences d’Abdelwaheb – il est diplômé de génie chimique à l’université américaine du Kansas – et son expérience dans plusieurs industries publiques tunisiennes vont contribuer à développer l’affaire. Aujourd’hui, le groupe possède trois usines ultramodernes dans la banlieue sud de Tunis et emploie 410 personnes, dont 90 ingénieurs et cadres de maîtrise. Chiffre d’affaires : 26 millions de dinars en 2004, contre 18 millions en 2001 (1 dinar = 0,62 euro).
Avant son introduction en Bourse, Assad s’est engagé dans des investissements porteurs. Il a notamment conclu un partenariat avec Saphir, une entreprise française, pour la fabrication, en Tunisie, sous la marque Saphir, de batteries industrielles étanches de technologie AGM très demandées sur les marchés mondiaux pour les applications de télécommunications, de sécurité et de secours. La commercialisation en Afrique, au Moyen-Orient et en Iran sera assurée par Assad. « La demande en batteries est croissante, explique Abdelwaheb Kallel, c’est pourquoi nous avons besoin de capacités additionnelles de production, et donc d’un complément de financement avec des actionnaires qui vont accompagner la poursuite de notre développement interne et externe. »

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