Des présidents et des forêts
En présence du Prix Nobel de la paix 2004 Wangari Maathai, du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan et du président de la Commission de l’Union africaine Alpha Oumar Konaré, pas moins de douze chefs d’État (Biya, Bozizé, Bongo Ondimba, Chirac, Déby, De Menezes, Sassou Nguesso, Mbeki, Wade, Lula, Kabila, Obiang Nguema) ont assisté, le 5 février, au deuxième sommet sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale. Jamais, sans doute, l’aéroport international de Maya-Maya et le palais du Parlement n’avaient reçu autant de personnalités en une seule journée. Il faut dire que les enjeux sont de taille. Avec 200 millions d’hectares répartis sur six pays (Congo, Cameroun, RD Congo, Gabon, Centrafrique, Guinée équatoriale), les forêts du bassin du Congo constituent le deuxième massif tropical humide après l’Amazonie au Brésil. Mais ce privilège géographique porte en lui les germes d’un risque majeur pour l’environnement, avec la déforestation et le commerce illégal du bois.
Comment mener de front le développement des pays concernés, qui comptent environ 65 millions d’habitants, et enrayer la dégradation de la forêt ? En tout cas, « il y a urgence », selon les experts et les ministres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (Comifac), qui ont échangé leurs expériences pendant une semaine, avant la tenue du sommet. À l’issue des travaux, les chefs d’État ont signé le traité de la Comifac, ainsi qu’un document appelé « Plan de convergence ». Objectifs : développer les parcs naturels protégés et harmoniser la législation pour lutter contre le trafic des grumes. Après le protocole de Kyoto contre le réchauffement climatique et les sommets de la Terre de Rio (1992) et de Johannesburg (2002), l’Afrique a manifesté, à Brazzaville, la volonté de défendre l’un de ses trésors les plus précieux : sa forêt.
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