Au chevet de la planète
Gestion des déchets, lutte contre l’effet de serre, économies d’énergie… L’expertise nippone pour la préservation de la nature se renforce.
Publié le 7 février 2005 Lecture : 3 minutes.
Le Japon ne dispose ni de vastes espaces ni de minerais précieux. Ce double handicap ne l’a pas empêché de devenir une puissance industrielle prospère, soucieuse de la qualité de son environnement. Comme leurs ancêtres, les Nippons ont modifié la nature tout en la respectant ; ils ont exploité les ressources de leur pays sans pour autant l’abîmer. Leur credo : allier sagesse traditionnelle et technologie.
Le pays du Soleil-Levant n’est-il pas le principal donateur du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) ? Ses fonds, il les consacre en priorité à prévenir les dangers qui menacent le fragile équilibre écologique de la planète, en luttant contre la destruction de la couche d’ozone et la désertification. Car ces deux fléaux engendrent inéluctablement le réchauffement de la Terre : si rien n’est fait pour y remédier, l’atmosphère risque de voir sa température augmenter de 5,8 °C d’ici à 2100, et ce phénomène entraînerait une élévation du niveau de la mer de 88 centimètres. Aussi le pays lance-t-il des campagnes de sensibilisation afin que la population prenne conscience de la gravité des enjeux. « Nous sommes confrontés à deux grands défis : la lutte contre les modifications qu’entraînent l’effet de serre et la gestion des déchets industriels. Deux problèmes que le Japon n’est pas le seul à connaître. Nous nous efforçons de changer les comportements pour les résoudre », explique Akinori Ogawa, du Bureau des relations publiques du ministère de l’Environnement.
Cela a conduit le pays à prendre des mesures adaptées. Il milite pour les économies d’énergie et développe le solaire et l’éolien. Il construit des voitures hybrides dont le moteur fonctionne à la fois à l’électricité et l’hydrogène, cela afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, partiellement responsables du réchauffement de la planète, mais aussi de prévenir une autre crise pétrolière. Le Japon maîtrise parfaitement cette technologie de pointe et fait d’énormes efforts, depuis deux ans, pour lancer ces véhicules sur le marché. « À l’heure actuelle, la fonction publique est la principale utilisatrice de ce type de voitures. Pour leur part, le Premier ministre et la ministre de l’Environnement en possèdent chacun une », confirme Akinori Ogawa, qui prévoit que l’Exposition universelle d’Aichi soit desservie par des autobus hybrides « sains, confortables et amicaux envers la Terre ».
Autre préoccupation de l’archipel : la préservation de l’eau. En ce domaine, les ressources du Japon sont considérables, mais l’eau potable manque dans certaines régions. Le problème majeur reste celui de la pollution des fleuves et de l’océan par le mercure rejeté par les usines, qui a occasionné des maladies dans les années 1960 et 1970. Seule une réglementation très stricte a permis au pays du Soleil-Levant de maîtriser la qualité de l’eau. Il s’agit là d’un enjeu majeur pour le gouvernement, qui a dû réaménager son réseau d’assainissement. Un chantier considérable, vu l’urbanisation accélérée de l’archipel depuis cent cinquante ans.
Mais cela ne suffit pas. Pour protéger l’environnement et économiser l’énergie, le Japon a besoin de la contribution de chacun. Tout le monde s’y met, à sa façon. Dans certains hôtels de la capitale, par exemple, les clients peuvent demander à la femme de ménage de ne faire leur chambre qu’un jour sur deux : en guise de remerciement, ils reçoivent un bon de 1 000 yens (environ 8 euros) par jour coopéré, valable dans les boutiques de l’établissement. Mascotte officielle du pays dans sa lutte contre le réchauffement de la Terre, « Komane-chan », un bonhomme vert semblable à une courge, est chargé de réveiller la conscience civique des Nippons, tandis qu’un livret illustré, le Boosting Wa no Kurashi Book, leur délivre mille conseils avisés pour intégrer ce problème à leur quotidien.
