Vrai-faux record

Publié le 7 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

Ça y est : le 3 janvier, à New York, le prix du baril de pétrole a franchi le cap symbolique des 100 dollars. Le précédent record – 99,29 dollars – datait du 21 novembre. Bien que cet événement « historique » ait fait la une des médias du monde entier, force est de reconnaître qu’il n’a qu’un lointain rapport avec la réalité.
Le coût d’extraction du baril (159 litres) varie, selon la nature et la qualité des gisements, entre 2 et 30 dollars. À quoi il faut ajouter les bénéfices des pays et des compagnies qui le produisent, le raffinent et le transportent. Tant que l’équation se limitait à ces coûts réels, le prix du baril oscillait entre 10 et 40 dollars, au gré de l’offre et de la demande. Depuis que le pétrole est devenu un placement boursier, qu’il se vend et s’achète électroniquement, avec des livraisons à terme, les cours échappent aussi bien aux pays producteurs qu’aux consommateurs et aux compagnies pétrolières, qui n’ont plus que la possibilité d’accroître l’offre (en augmentant la production ou en écoulant les stocks) afin d’atténuer la pression des opérateurs boursiers.
Ce qui s’est passé le mercredi 3 janvier reflète ce climat d’incertitude. Sans doute désireux d’inscrire leurs noms dans l’Histoire, deux traders américains, sur les quelques milliers que comptent les places de New York et de Londres, ont ce jour-là décidé d’échanger quelques milliers de barils de brut, livrables en février, au prix rond de 100 dollars, supérieur de 4 dollars au cours précédent du marché.
Naturellement, personne ne les a suivis et, à la clôture, le baril était retombé à 99,62 dollars. Le lendemain, il se négociait autour de 99 dollars (avec une pointe à 100,90 dollars). Un prix quand même deux fois plus élevé qu’en janvier 2007. La vérité est que le pétrole demeurera trop cher tant que les spéculateurs auront la haute main sur la fixation des prix de référence.

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