Valse de dirigeants à la tête d’Algérie Télécom

En dix jours, trois des principaux responsables de l’opérateur public ont été remplacés. Des mouvements qui préparent l’ouverture du capital de l’entreprise.

Publié le 7 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

Algérie Télécom n’aura pas connu de trêve entre la fin décembre et le début de l’année 2008. Boujemaâ Haïchour, le ministre des Postes et des Technologies de l’information et de la communication, a fait tomber trois têtes à la direction de l’opérateur et de ses filiales. La dernière en date a créé une énorme surprise. Le 3 janvier, un conseil d’administration de l’entreprise publique a officialisé le limogeage de l’actuel PDG, Slimane Kheïreddine, remplacé par son directeur général adjoint, Mouloud Djaziri.
Le jeu de chaises musicales avait commencé la dernière semaine de décembre avec l’arrivée à la direction de Mobilis, la filiale de téléphonie mobile, de Lounis Belharat, directeur commercial et marketing depuis 2006, succédant à Hachemi Belhamdi, parti à la retraite. Quelques jours plus tard, le 30 décembre, Ahmed Kheili, directeur général adjoint de l’opérateur, était nommé PDG de la filiale Algérie Télécom Internet, Djaweb. Il succède à Houria Attif, en place depuis dix-huit mois et nommée conseillère du président ! Maître de cérémonie, Boujemaâ Haïchour était présent à toutes les passations de pouvoir. « Des progrès importants ont été enregistrés, notamment dans le domaine de l’infrastructure, mais il n’en demeure pas moins qu’Algérie Télécom n’a pas su fructifier tous ses atouts et ses capacités ainsi que le savoir-faire de son potentiel humain pour qu’elle soit compétitive, tant sur le plan national qu’international », a expliqué le ministre, le 3 janvier, tout en reconnaissant que les personnes remerciées n’ont pas démérité.
Certes, le pays ne compte que 2,8 millions d’abonnés au téléphone fixe et le taux de connexion des ménages reste très bas (30 %). Mais Slimane Kheïreddine a redressé une entreprise au bord du gouffre en 2004 et qui affiche 1,9 milliard de dollars de chiffre d’affaires. En 2008, avec l’aval de son ministre, il s’était engagé à atteindre 7 millions d’abonnés à des lignes fixes, 6 millions pour le mobile et 3 millions à l’ADSL.
Certains expliquent ces nominations par la volonté de Boujemaâ Haïchour de prendre en main l’opérateur algérien pour en accélérer l’ouverture du capital au cours du premier trimestre 2008. Chargée de réévaluer l’offre, la banque Santander aurait déjà répertorié quarante entreprises intéressées. De France Télécom, au début du mois dernier, au géant émirati Etisalat, qui annonçait, le 30 décembre, vouloir se porter acquéreur de 51 % du capital de l’opérateur algérien.

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