Suites et… suites
Un nouveau James Bond, un sixième Harry Potter, un Indiana Jones de plus… En 2008, Hollywood misera encore sur des formules éprouvées.
![](/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/medias/default.png)
Spiderman, Shrek, Pirates des Caraïbes et autres Harry Potter ou Ratatouille. Le bilan des plus grands succès cinématographiques de l’année 2007 est éloquent. Une nouvelle fois, et plus que jamais, Hollywood et ses blockbusters formatés pour le grand public triomphent. Aux États-Unis, bien sûr. Mais aussi en Europe et partout ailleurs dans le monde, puisque les films à gros budget sortent désormais à peu près à la même date sur toute la planète.
Ce qui laisse perplexe, c’est l’absence de surprise : aucun triomphe inattendu. Pis : la quasi-totalité de ces succès – l’excellent film d’animation Ratatouille, numéro un des entrées, est par exemple la seule exception en France – sont des suites ou plutôt des suites de la suite de productions peu risquées. Pour Spiderman, Shrek ou Pirates des Caraïbes, il s’agit du troisième épisode, pour Harry Potter du cinquième.
Certes, et c’est peut-être l’essentiel, 2007 n’a pas été un mauvais cru pour le cinéma plus exigeant. Sacré meilleur film français de l’année par le prix Louis-Delluc, La Graine et le Mulet d’Abdellatif Kechiche méritait cette consécration. Au niveau international, l’excellent film roumain Quatre mois, trois semaines et deux jours a reçu pour sa part une palme d’or aussi surprenante que justifiée à Cannes. Quant à La Vie des autres, dont le succès international consacre le retour du cinéma allemand au premier plan, ou Still Life, qui classe définitivement le Chinois Jia Zhang-ke parmi les grands cinéastes de notre temps, ils permettent, chacun à sa manière, de se rassurer sur la santé du cinéma d’auteur. Inutile de s’interroger en revanche sur les résultats du cinéma africain : hormis une présence encourageante dans les festivals, les réalisateurs du continent n’ont guère eu l’occasion de montrer leurs dernières uvres au public dans les salles.
Et 2008 ? Une seule certitude pour l’instant : Hollywood et d’une manière générale tous les producteurs de cinéma commercial miseront toujours sur les suites, avec un nouveau Harry Potter, le sixième (Harry Potter et le prince de sang mêlé), un nouveau James Bond, le vingt-deuxième, un nouveau Rambo (qui suit le nouveau Rocky de l’année 2007 avec le même Sylvester Stallone en vedette), un Indiana Jones de plus, etc. Grâce à l’interminable grève des scénaristes américains, il est en revanche probable qu’on échappera à la suite de Da Vinci Code. Espérons seulement qu’à côté de ces triomphes annoncés, qui doivent plus au marketing qu’au septième art, surgiront quelques succès moins prévisibles et plus créatifs.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- L’État algérien accélère la cadence pour récupérer les biens mal acquis
- Pour la première fois, Mahamadou Issoufou condamne le coup d’État du général Tiani
- Amnesty International demande l’arrêt des expulsions forcées à Abidjan
- Au Niger, Abdourahamane Tiani et la stratégie assumée de l’« anti-France »
- M23 en RDC : cinq questions pour comprendre pourquoi le conflit s’enlise