Qui après Konan Banny ?
Publié le 7 janvier 2008 Lecture : 1 minute.
« Pas assez charismatique », « trop politisé », « pas assez technicien », « personnalité trop complexe » rarement l’élection du gouverneur de la BCEAO n’aura soulevé autant de commentaires laissant présager de longues tractations. Il faut dire que la nomination, en décembre 2005, de Charles Konan Banny comme Premier ministre de la Côte d’Ivoire, quinze ans après celle d’Alassane Ouattara, a confirmé une tendance. Le poste de gouverneur ouvre la voie à un destin politique. Aussi, les ambitions des uns et des autres cachent-elles de plus en plus difficilement la volonté des chefs d’État d’utiliser la Banque pour lancer un dauphin ou, tout du moins, donner une dimension internationale à un proche. Tel est le cas de l’Ivoirien Paul-Antoine Bohoun Bouabré, actuel ministre d’État chargé du Plan et du Développement et candidat officiel du président Laurent Gbagbo, déterminé à ce que ce poste revienne, une fois encore, à un Ivoirien. « Les négociations vont se poursuivre jusqu’au dernier moment. Chaque pays fait valoir ses intérêts et, s’il y a un blocage sur la candidature Bouabré, il faudra trouver un consensus sur un autre nom », avance un diplomate français. D’autres personnalités ivoiriennes sont évoquées : Théophile Ahoua N’Doli, qui a fait une grande partie de sa carrière à la Banque ; Jean-Claude Brou, chargé des privatisations dans le gouvernement d’Alassane Ouattara au début des années 1990 ; Tiémoko Meylier Koné, ancien directeur de la BCEAO pour la Côte d’Ivoire et actuel directeur de cabinet de Guillaume Soro ; et Safiatou Bâ N’Daw, ex-ministre de l’Énergie du président Henri Konan Bédié. À cette short-list s’ajoutent d’autres noms, notamment celui du conseiller personnel du président nigérien Mamadou Tandja chargé des Mines, Ali Badjo Gamatié. Du côté béninois, la piste du directeur Afrique au Fonds monétaire international (FMI), Abdoulaye Bio Tchané, semble abandonnée. Enfin, le gouverneur par intérim de la Banque centrale, Damo Justin Baro, pourrait lui aussi jouer les trouble-fête en étant le candidat soutenu par le Burkina.
