Le PC low cost attise les convoitises

Conçu comme un projet humanitaire, l’ordinateur à bas prix pourrait devenir un marché très lucratif. Quatre entreprises distribuent déjà leur propre modèle sur les marchés occidentaux.

Publié le 7 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

La vente d’ordinateurs low cost est en passe de donner naissance à une nouvelle guerre commerciale. Lancée en 2005 par la fondation OLPC (One Laptop Per Child, un ordinateur portable par enfant), l’initiative soutenue par le Massachusetts Institute of Technology (MIT) visait à distribuer des ordinateurs dans les écoles des pays en développement, en défalquant les frais de marketing, de distribution et de logiciels, grâce à l’utilisation de programmes libres de droits. Objectif : lutter contre la pauvreté en facilitant l’accès au savoir de tous les enfants.
Dans cette perspective, OLPC a mis au point le XO, un portable capable de résister aux intempéries, doté d’un écran lisible en plein soleil et alimenté par des sources d’énergies alternatives (manivelle, capteur solaire). Utilisant le logiciel d’exploitation Linux, XO est équipé d’un processeur AMD Geode et dispose d’une mémoire Flash qui ne dépasse pas 1 gigaoctet (Go). Si ses performances sont certes limitées, son prix d’appel – 100 dollars (70 euros) au départ, passé à près de 200 dollars lors de sa mise en vente – constitue un argument de poids.
Flairant le potentiel d’un nouveau marché, les géants de l’électronique se sont rapidement décidés à produire des ordinateurs bon marché. La firme américaine Intel est restée sur le créneau des pays défavorisés, mettant au point, elle aussi, un portable à 200 dollars, uniquement distribué via de grands programmes gouvernementaux. Son Classmate PC fonctionne sous Linux, comme le XO, mais il dispose d’une mémoire Flash de 2 Go et peut supporter le système d’exploitation Windows XP. Avec 867 000 commandes enregistrées en provenance du Pakistan, de la Libye et du Nigeria, Intel a même, à ce jour, pris le dessus sur OLPC, qui ne peut se prévaloir que de 410 000 commandes passées par le Pérou, l’Uruguay et le milliardaire mexicain Carlos Slim.
Le constructeur taïwanais Asus a, de son côté, décidé de partir à l’assaut des marchés grand public des pays développés. Modèle hybride à mi-chemin entre le Smartphone et le PC, l’EeePC est équipé d’un processeur Celeron d’Intel et d’une mémoire Flash de 2 à 4 Go. Mis en vente dans les réseaux de grande distribution à un prix compris entre 300 et 500 dollars (soit moitié moins cher qu’un ordinateur portable traditionnel), il a déjà remporté un franc succès à Taiwan, en Allemagne, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Avant Noël, d’autres sociétés se sont lancées dans la commercialisation d’ordinateurs low cost. C’est notamment le cas de la start-up californienne Zonbu, avec son PC vert à 150 dollars (plus abonnement mensuel de 15 dollars), et du géant américain de la distribution Wal-Mart, avec l’Everex à 199 dollars Dès lors, une question brûle les lèvres : la lutte contre la fracture numérique est-elle toujours à l’ordre du jour ?

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