La politique ne se fait pas en couple

Publié le 7 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.

En ce début d’année 2008, les augures nous annoncent que, le 4 novembre prochain, le 44e président des États-Unis sera, selon toute probabilité et pour la première fois dans la (courte) histoire de ce pays, une femme : Hillary Clinton.
Dans ses prévisions pour 2008, à la question « Hillary sera-t-elle le prochain président des États-Unis ? », le Financial Times répond :
« Sauf bouleversement majeur, le candidat désigné par la convention démocrate sera élu à la présidence, tant l’administration Bush est impopulaire. Et Hillary Clinton sera désignée [], ses positions au sein de son parti paraissant inexpugnables. »

Comme si elle y était déjà, parlant de son mari, l’ex-président qui l’aide à conquérir la Maison Blanche, elle a déclaré :
« Je vais m’appuyer sur lui [Bill Clinton] et j’espère que les membres de mon équipe vont également se tourner vers lui, s’appuyer sur lui »
Lui se dépense sans compter, au point d’en arriver à oublier que le candidat n’est pas lui mais sa femme ; c’est, en tout cas, l’impression qu’il donne aux journalistes qui suivent la campagne des Clinton. L’un d’eux raconte :
« Ses discours ressemblent souvent davantage à ceux d’un candidat qu’à ceux d’un époux loyal. Un jour, il a parlé pendant quinze minutes des défis auxquels l’Amérique est confrontée, avant d’ajouter, presque incidemment, que sa femme partageait son point de vue.
Un aperçu, peut-être, de ce qui nous attend s’il devient le Premier Homme du pays. »

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L’élection présidentielle américaine est une vraie boîte à surprises : Hillary Clinton sera vraisemblablement désignée par son parti en juillet et élue en novembre, je le crois moi aussi, en dépit du sérieux revers qu’elle vient d’essuyer en Iowa.
Mais on ne peut exclure qu’elle trébuche à la première marche ou rate la seconde.
Dans tous les cas de figure, qu’elle devienne au début de 2009 le 44e président des États-Unis ou qu’elle reste sénatrice de l’État de New York, je prédis que son mariage avec Bill Clinton, qui a survécu aux nombreuses frasques de ce dernier, ne résistera pas à l’épreuve : il ne tardera pas à se casser.

Cela n’a de réelle importance que pour le couple lui-même et leur fille, et si je vous en parle, c’est juste pour attirer votre attention sur ce qui me paraît devoir se transformer en règle : on peut être la femme d’un homme politique de premier plan, vivre dans son ombre et lui sacrifier sa carrière, le cas est très fréquent et même banal ; on peut aussi, c’est plus rare, être l’obscur mari d’une femme politique de premier rang : Denis Thatcher, mari de Margaret, en a donné un exemple ; mais dès que les deux membres d’un couple se lancent simultanément, ou même successivement, dans l’action politique, dès qu’ils s’associent à égalité ou quasi-égalité pour « exploiter en commun le même fonds de commerce politique », les difficultés s’amoncellent et leur couple est soumis à des tensions qui finissent par le briser.

C’est ainsi qu’en 2007 les Français ont vu se disloquer le couple Sarkozy et le couple Ségolène Royal/François Hollande.
Je crois que les Argentins apprendront un jour prochain que celui formé par Nestor et Cristina Kirchner a cessé de fonctionner comme tel.
Gardons un il sur le couple Hillary et Bill Clinton : il ne survivra pas longtemps à l’épreuve qu’il a choisi d’affronter.

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