Hadj tragique
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Après quatre jours de conciliabules et trois morts parmi eux, l’affaire des quelque 1 000 pèlerins palestiniens bloqués dans le Sinaï à leur retour du hadj (pèlerinage à La Mecque en Arabie saoudite) a connu, le 1er janvier 2008, un heureux dénouement avec l’ouverture, quasi clandestine, du point de passage de Rafah.
On savait qu’il était difficile d’être palestinien. Depuis juin 2007, date de la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, on sait aussi qu’il y a désormais de subtiles nuances entre les Palestiniens vivant en Cisjordanie et ceux qui ont le malheur de résider entre Khan Younès et la Méditerranée.
Les pèlerins originaires de Naplouse, Ramallah ou Beit Hanoun ont pu accomplir le hadj et revenir chez eux en empruntant le pont Hussein, qui enjambe le Jourdain, frontière naturelle entre le royaume hachémite et la Cisjordanie. En revanche, pour les hadjis originaires de Gaza, le retour s’est transformé en calvaire. L’entrée de la Bande étant bloquée, le seul point de passage ouvert, Kerem Shalom, est contrôlé par Israël, qui a exigé de contrôler les pèlerins à leur retour. Refus des intéressés, parmi lesquels une trentaine de cadres du Hamas qui redoutaient une interpellation. Les hadjis sont bloqués dans le désert du Sinaï et transférés d’un point à l’autre par les Égyptiens. Trois femmes âgées succombent d’épuisement. Redoutant une catastrophe humanitaire, le président égyptien Hosni Moubarak décide d’ouvrir le point de passage de Rafah, censé être sous le contrôle de la police égyptienne et de la police palestinienne supervisée par des observateurs européens. Or ces derniers ont déserté leurs postes depuis juin 2007. Une entorse qui a provoqué le courroux de Tel-Aviv.
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