RDC : jugement à double tranchant pour Koffi Olomidé
La star de la rumba congolaise a été condamnée pour la séquestration de quatre de ses anciennes danseuses, mais relaxée des accusations d’agressions sexuelles « au bénéfice du doute », a expliqué la présidente de la 7e chambre correctionnelle de la cour d’appel de Versailles.
C’est un revirement, prononcé en appel : Koffi Olomidé a été relaxé, ce lundi 13 décembre, des chefs d’accusation d’agressions sexuelles sur quatre de ses ex-danseuses. La star de la rumba congolaise a en revanche été condamnée à dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis probatoire de trois ans pour les avoir séquestrées lors de ses tournées en France. Lors de l’audience du 25 octobre, huit ans de prison ferme avaient été requis contre le chanteur franco-congolais.
En mars 2019, en première instance, le tribunal de Nanterre l’avait condamné à deux ans de prison avec sursis pour « atteinte sexuelle » sur l’une des jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits, et relaxé des poursuites concernant trois des danseuses. Le ministère public avait fait appel.
Constamment surveillées
Cette fois-ci, la relaxe sur les agressions sexuelles est « prononcée au bénéfice du doute », a expliqué la présidente de la 7e chambre correctionnelle de la cour d’appel de Versailles, évoquant notamment les « déclarations évolutives, parfois contradictoire »» des plaignantes. En revanche, la séquestration « ne fait aucun doute ». Les jeunes femmes ont été « privées de toute liberté et surveillées de manière constante » entre 2002 et 2006, dans un pavillon de banlieue parisienne dont les volets avaient été équipés de serrures.
Les quatre plaignantes accusaient Koffi Olomidé de les y avoir enfermées et de les avoir forcées à avoir des relations sexuelles avec lui, de façon régulière pour certaines.
L’arrêt rendu lundi par la cour est loin des attentes du parquet général. Pendant le procès qui s’est tenu fin octobre, celui-ci avait requis huit années de prison contre Olomidé, 65 ans, demandant aux magistrats de revenir sur « le naufrage » que constituait selon lui le premier jugement et de reconnaître coupable cet « homme puissant ».
Deux gardes de la star, Mbila Kakese et Ogima Tsasa Nduka, ont eux été condamnés à six mois d’emprisonnement avec un sursis probatoire de trois ans. Les plaignantes « seront nécessairement déçues » par cette relaxe pour les accusations d’agressions sexuelles, a déclaré à l’issue du délibéré Me David Desgranges, qui représente trois des danseuses. « En revanche, la séquestration a été retenue », au contraire du jugement en première instance, avec des intérêts et dommages importants, précise l’avocat : Koffi Olomidé et ses deux complices doivent verser à chacune entre 10 000 et 32 000 euros.
Avec AFP
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