Courrier des lecteurs

Publié le 7 janvier 2008 Lecture : 4 minutes.

Énième plan de la dernière chance
– À peine les projecteurs s’étaient-ils éteints sur la réunion d’Annapolis que l’implantation d’une autre colonie juive a été autorisée sur le territoire palestinien par le Premier ministre israélien. Comme gage de sincérité et signe de bonne volonté, Ehoud Olmert pouvait mieux faire
Après Venise, Madrid, Oslo, Camp David, etc., on n’a pas dérogé à la règle : on s’est serré la main devant les caméras avec la promesse de relancer le processus de négociation. Pour un énième « plan de la dernière chance », je le crains. Tout accord trouvé par les trois principaux négociateurs, en effet, n’aura guère de portée tant Bush, Olmert et Abbas sont affaiblis chez eux.
Ali Darhlal, Talence, France

Si Sarkozy échoue…
– L’attente des Français vis-à-vis du nouveau président est énorme. S’il échouait, que se passerait-il ? Les Français doivent le redouter par-dessus tout, car, pour eux, Sarkozy est la dernière cartouche. Si elle rate, ils se retrouveront face à une remise en question de ce qu’ils sont, de leur manière séculaire d’être, de sentir et de penser, qui ne peut être qu’une tragédie nationale.
Les Français jouent gros en ce moment, et je ne sais pas s’ils s’en rendent compte. Toute la mise est sur la table. Il n’y a pas de recours, car on ne voit pas qui pourrait reprendre le flambeau.
Les adversaires de Sarkozy le savent très bien, au fond. C’est pourquoi ils préféreraient le voir réussir dans sa politique et le battre après qu’il a fait le travail.
C’est de la politique. C’est humain, n’est-ce pas ?
Alain Gilles Boui, Paris, France

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Raisins de la colère
– Permettez que je réagisse à l’article (« France. Les raisins de la colère ») paru en page 66 de votre numéro 2448. Je n’accepte pas qu’un garçon, sous prétexte qu’il s’appelle Tewfik Khenouche, soit l’objet d’agressions, et en particulier qu’on détruise sa récolte, fruit (dans tous les sens du mot) d’un an de travail.
Dr Patrick Lavasso, Marssac, France

Guinée-Bissau : le vrai prix du riz
– Dans le numéro 2448 de J.A., vous écrivez : « [La] hausse des coûts des transports affecte durement tous les acteurs. Ainsi, en Guinée-Bissau, à cause du coût de la logistique, le prix du riz a augmenté de 30 % entre le 10 et le 17 novembre, passant de 12 500 a 20 000 F CFA le kilo. Le sucre (+ 25 %), l’huile (+ 38 %) et la farine (+ 100 %) ont connu la même évolution dramatique pour les consommateurs. »
Si le riz est passé de 12 500 à 20 000 F CFA, l’augmentation est de 60 % et non de 30 %. Il semble également y avoir erreur sur l’unité de mesure : les chiffres cités semblent correspondre au prix du sac de 50 kilogrammes de riz, et non au kilo. Pour sa part, le PAM Guinée-Bissau a confirmé une augmentation de 60 % du prix du riz parfumé importé vendu au détail sur le marché de Bissau, qui est passé de 250 à 400 F CFA le kilo entre fin octobre et mi-novembre. Si les prix ont baissé depuis le pic observé à la mi-novembre, ils demeurent toutefois au-dessus des niveaux auxquels la population s’est habituée. Cette hausse est préoccupante dans un pays où, selon le Pnud, 64 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour et où 21 % de la population connaît une pauvreté extrême, vivant avec moins de 1 dollar par jour. L’enjeu est de taille, car la Guinée-Bissau dépend des importations, principalement de riz, pour couvrir 36 % de la consommation nationale de céréales. []
Jean-Martin Bauer, chef du bureau du Programme alimentaire mondial en Guinée-Bissau

Peut-on soutenir Mugabe ?
– Le soutien dont a bénéficié le président zimbabwéen Robert Mugabe de la part de ses pairs à Lisbonne (voir J.A. n° 2447) a de quoi étonner. Au lieu de soutenir des gens comme Paul Kagamé du Rwanda, Ellen Jonhson-Searleaf du Liberia ou encore des initiatives qui vont dans le sens du renforcement des capacités de développement et du bien-être social, ils préfèrent appuyer un chef d’État dont l’action consiste à réduire son pays en un réservoir de mal-nourris. Soutenir Mugabe revient à soutenir feu Sékou Touré alors que, vingt-trois ans après sa mort, la population de la Guinée n’arrive toujours pas à sortir de la misère dans laquelle il l’a plongée au nom d’un nationalisme dont personne n’a encore vu les fruits.
Abdoulaye Saliou Diallo, New York, États-Unis

Parlez du racisme au Maghreb
– J’écris pour m’offusquer du manque d’articles critiques de votre journal vis-à-vis de certains maux qui pourrissent l’Afrique. J’ai été étudiant à Tunis, et ce que j’ai vécu là-bas en matière de racisme et de xénophobie est une expérience que je ne souhaite à personne. S’il vous plaît, parlez du racisme dont sont victimes les Noirs au Maghreb au lieu de vous lancer dans des débats stériles tels que la visite de Kadhafi en France. Faites des investigations, et vous découvrirez l’horreur que vivent les étudiants ou étrangers africains.
Edouard Madakila, Rennes, France

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Réponse. J.A. a consacré en 2004 (notamment dans les nos 2271 à 2275) une série d’articles sur le racisme anti-Noirs au Maghreb. Ce qui ne veut pas dire que nous ne reviendrons pas un jour prochain sur le sujet.

Alpha Oumar Konaré aussi…
– Dans la rubrique « J.A. répond » du n° 2448, daté du 16 décembre (en page 127), vous mentionnez les noms de présidents africains qui ont volontairement quitté le pouvoir. Il serait à mon avis tout à fait indiqué d’y ajouter celui de l’ancien président du Mali et actuel patron de la Commission de l’Union africaine, Alpha Oumar Konaré, qui a quitté le pouvoir en 2002 à l’issue de deux mandats constitutionnels.
Sory Traoré, Kinshasa, RD Congo

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Réponse : Si Alpha Oumar Konaré a, en effet, quitté le pouvoir en 2002, c’est qu’il ne pouvait briguer un troisième mandat. Sauf à faire modifier la Constitution, ce à quoi il s’est refusé, contrairement à un certain nombre d’autres chefs d’État du continent. D. M.

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