Al-Qaïda s’acharne
Publié le 7 janvier 2008 Lecture : 2 minutes.
Pas de trêve des confiseurs pour Al-Qaïda au Maghreb. Trois semaines après les attentats-suicides contre la Cour constitutionnelle, à Ben Aknoun, et le siège des Nations unies, à Hydra, sur les hauteurs d’Alger (41 morts, parmi lesquels 3 étrangers), les salafistes ralliés à Oussama Ben Laden ont de nouveau frappé, le 29 décembre. Plusieurs attaques ont été déclenchées simultanément – sans faire de victime – contre des commissariats de police, des brigades de la gendarmerie et des barrages fixes de l’armée.
En revanche, l’attaque kamikaze lancée au lendemain du nouvel an contre l’hôtel de police de Naciria, à 30 km à l’est de Boumerdès, a été meurtrière. À 6 h 45, une camionnette bourrée de 500 kg d’explosifs et conduite par un homme d’une trentaine d’années a foncé sur l’édifice, à la fois commissariat et résidence des policiers locaux. Empêché de pénétrer dans l’enceinte de ladite résidence par quatre agents en faction, le terroriste s’est fait exploser en pleine rue. Les quatre policiers qui tentaient de l’interpeller ont été tués sur le coup. Huit autres, qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment, ont été blessés, de même qu’une douzaine de civils qui prenaient leur petit déjeuner dans le café qui fait face au commissariat.
Situé au pied du massif de Sidi Ali Bounab, inexpugnable maquis islamiste où se trouverait le QG d’Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossab Abdelwadoud, l’émir local d’Al-Qaïda, Naciria avait été jusque-là épargné par ce type d’opération. L’attentat a aussitôt fait souffler un vent de panique sur les états-majors antiterroristes.
La veille, plusieurs camions-citernes et frigorifiques avaient été volés en divers endroits de Kabylie. Redoutant la répétition du scénario de Naciria, les forces de sécurité ont mis en place un dispositif de contrôle routier visant spécialement les véhicules affectés au transport des marchandises. Simultanément, les hélicoptères de l’armée ont massivement bombardé la forêt de Sidi Ali Bounab, d’où, selon plusieurs témoignages, serait parti le kamikaze du 2 janvier.
Quelques heures plus tard, Al-Qaïda au Maghreb a revendiqué l’opération de Naciria par le biais d’un message audio diffusé par la chaîne saoudienne Al-Arabiya. Le texte a été lu par un certain Salah Abou Mohamed, qui s’est présenté comme le porte-parole de l’organisation terroriste.
