Éric Houndété : « Au Bénin, Patrice Talon a caporalisé l’espace politique »

Le leader des Démocrates entend incarner une force d’opposition radicale au chef de l’État. Il déplore le manque de représentativité du système partisan et s’insurge contre ce qu’il estime être une dérive autoritaire de l’exécutif.

Éric Houndété, président du parti d’opposition Les Démocrates. © François-Xavier Freland pour JA

Éric Houndété, président du parti d’opposition Les Démocrates. © François-Xavier Freland pour JA

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Publié le 16 janvier 2022 Lecture : 5 minutes.

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Bénin : Patrice Talon, omniprésident sur tous les fronts

Réélu en avril 2021 pour un second mandat, Patrice Talon a désormais tous les leviers en main. Mais si les indicateurs sont bons, les tensions politiques restent encore vives et le chantier de la répartition des fruits de la croissance largement ouvert.

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Chez lui, pas de signe extérieur de richesse. Éric Houndété arrive au volant de sa vieille voiture avec à ses côtés, Karim Goundi, son secrétaire adjoint à la jeunesse. Il longe ensuite la route des Pêches, impeccablement goudronnée, avec ses restaurants et ses cocotiers, et jette alors un œil dans le rétroviseur. « Ça vous plaît ? », lance-t-il avec une pointe de provocation.

Après trente-cinq ans de vie politique, plusieurs fois député, l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale béninoise n’a pourtant jamais été ministre. Président du parti Les Démocrates (LD) – constitué en 2020 autour de transfuges des FCBE de l’ancien président Boni Yayi –, Éric Houndété (58 ans) veut aujourd’hui rassembler l’opposition. Il a l’avantage de ne pas devoir assumer l’héritage de la majorité précédente et après avoir été longtemps dans l’ombre de Boni Yayi, il compte désormais prendre la lumière.

La question centrale est : « Pour qui gouverne-t-on ? »

Jeune Afrique l’a rencontré juste avant la condamnation de deux opposants, dont la candidature à la présidentielle d’avril 2021 avait été invalidée et qui sont incarcérés : celle de l’ex-garde des Sceaux Reckya Madougou, le 11 décembre à vingt ans de prison ferme pour « financement du terrorisme », survenue après celle du constitutionnaliste Joël Aïvo, le 7 décembre à dix ans de réclusion pour « blanchiment de capitaux » et « atteinte à la sûreté de l’État ».

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