Sénégal : Abdou Latif Coulibaly, de l’autre côté du ring

L’ancien journaliste d’investigation a rejoint Macky Sall après la présidentielle de 2012. Il s’est mué en ardent défenseur du chef de l’État, à des années-lumière de ses enquêtes explosives sur les malversations du pouvoir. Sans regrets ?

Abdou Latif Coulibaly, à Paris, en 2017. © Vincent Fournier JA

Abdou Latif Coulibaly, à Paris, en 2017. © Vincent Fournier JA

MARIEME-SOUMARE_2024

Publié le 17 décembre 2021 Lecture : 6 minutes.

Dans la salle bondée de l’hôtel Radisson Blue, sur la corniche de Dakar, ce 25 mars 2012, journalistes et partisans se pressent pour entendre le premier discours du président tout juste élu. Après une campagne présidentielle agitée, Macky Sall, celui qui vient de faire tomber Abdoulaye Wade, salue la maturité de la démocratie sénégalaise et en célèbre les « martyrs ».

Abdou Latif Coulibaly, comme beaucoup d’autres, se rend à l’hôtel pour y saluer le chef de l’État. En lui serrant la main, Macky Sall le retient une seconde : « Grand, j’espère que tu n’as pas pas oublié ta promesse ? On se retrouvera bientôt. » Les deux hommes avaient déjà, quelques années plus tôt, évoqué la possibilité de travailler ensemble. C’était en 2010, à l’occasion d’une conférence sur les indépendances africaines en Suisse à laquelle ils avaient tous deux participé. « J’étais conscient que c’était quelqu’un sur qui on pouvait compter pour faire des choses pour le Sénégal », confie aujourd’hui le secrétaire général du gouvernement.

Dès le mois d’avril 2012, il devient le conseiller du président sur les questions de gouvernance. Une fonction officialisée six mois plus tard, avec son entrée au gouvernement d’Abdoul Mbaye. Le poste est créé sur-mesure pour ce journaliste renommé qui a consacré une bonne partie de sa carrière à dénoncer et dévoiler malversations et scandales perpétrés par le pouvoir. Il est temps pour lui de ranger calepins et stylos, et d’endosser le boubou respectable de ministre de la Bonne gouvernance et porte-parole du nouveau gouvernement. À l’époque, les attentes sont aussi grandes que les promesses de Macky Sall de rompre avec les pratiques clientélistes et le népotisme de son prédécesseur et de moraliser la vie publique et politique.

Fidèle à Macky Sall

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