Ces entreprises qui forcent le respect

Longévité, stabilité, innovation, croissance, mais aussi transparence et proximité. Telles sont les vertus qui forgent l’image d’une société.

Publié le 7 décembre 2004 Lecture : 3 minutes.

Pour la septième année consécutive, le cabinet d’audit et conseil PricewaterhouseCoopers – en collaboration avec le Financial Times – a réalisé une enquête sur les entreprises les plus respectées dans le monde auprès de mille hommes d’affaires et décideurs de vingt-cinq pays. Premier enseignement : s’il y a une chose qu’ils apprécient par-dessus tout, c’est bien la capacité d’une entreprise à dominer un secteur pendant plusieurs années. Longévité, stabilité, innovation et croissance sont en somme les quatre vertus qui « forcent le respect ».
Globalement, on retrouve à peu près les mêmes noms depuis sept ans, et les résultats de la cuvée 2004 montrent que rien n’a vraiment changé sous le soleil du trio de tête, le même qu’en 2003 : General Electric, Microsoft et Toyota. Côté pays, l’Amérique se détache très largement : sur les dix premières sociétés, neuf sont américaines. La suprématie des États-Unis est d’autant plus flagrante que sur les 45 entreprises figurant au classement 26 sont américaines. Les personnes interrogées sont donc unanimes à considérer les sociétés d’outre-Atlantique comme LE modèle dont il faut s’inspirer dans la conduite des affaires.
Derrière l’Amérique arrivent l’Allemagne avec six entreprises, le Japon (cinq) et le Royaume-Uni (trois). Nestlé, 17e, sauve l’honneur de la Suisse ; les Scandinaves confirment leur « respectabilité » avec le finlandais Nokia et le suédois Ikea, respectivement 26e et 30e. Quant à la France, elle est représentée par L’Oréal (36e) et Danone (39e).
Parmi les critères à l’aune desquels se mesure la cote d’une société : la pérennité, l’aptitude à durer, à s’adapter, à anticiper le changement dans un environnement évolutif. Il y a aussi la capacité de résister et de survivre aux crises. Coca-Cola, qui figure bien sûr chaque année dans le classement, est une référence en la matière : plus d’un siècle d’existence, plusieurs décennies de leadership, « la fabuleuse saga d’une marque »… Pas étonnant que le géant d’Atlanta ait relativement bien surmonté les difficultés rencontrées il y a quelques années. On continue de boire du Coca-Cola dans le monde entier, jusque dans les villages les plus reculés et les lointaines contrées.
La pérennité d’une entreprise est directement liée à sa capacité à innover en permanence. L’innovation, sous toutes ses formes, est une valeur phare appréciée de l’ensemble des personnes interrogées. Les entreprises qui figurent en tête du classement ont toutes réussi à innover au cours des dernières années. Si Procter & Gamble, par exemple, s’est hissée, en un an, de la dix-huitième à la neuvième place, c’est en grande partie parce que tout le monde reconnaît sa capacité d’innovation, la force de son marketing et la bonne image de ses marques.
Qui dit innovation dit prise de risques. On appréciera donc aussi les sociétés qui remettent en question les acquis pour aller de l’avant, tout en veillant en permanence à préserver l’équilibre entre la gestion des risques et l’exploitation des opportunités. Leurs dirigeants sont considérés comme des visionnaires, des pionniers, voire des génies, au même titre qu’Einstein ou Vinci.
L’étude s’est donc logiquement penchée sur les patrons les plus respectés dans le monde. Pour la troisième année consécutive, Bill Gates fait la course en tête, suivi de Jack Welch (ancien dirigeant de General Electric) et de Carlos Ghosn (Nissan). La conduite d’une transition contribue aussi à la réputation d’une entreprise, et General Electric est, à cet égard, un cas d’école : après le départ du très respecté Jack Welch et son remplacement par le non moins respecté Jeff Immelt (7e), les têtes ne sont pas tombées à la direction. L’ensemble du staff ayant été maintenu, la transition ne pouvait être mieux menée.
Si General Electric est sans conteste, cette année encore, l’entreprise la plus respectée dans le monde, c’est aussi parce qu’elle a su rester en dehors des scandales financiers qui ont agité le monde des affaires. Autre vertu plébiscitée : la proximité. Les personnes interrogées saluent les multinationales qui parviennent à rester proches de leurs clients. Les entreprises doivent privilégier le consommateur en le mettant au coeur de leur stratégie et veiller en permanence à satisfaire ses attentes.
Outre les quatre vertus énumérées plus haut, la transparence et la proximité sont donc aussi des composantes essentielles de la bonne image d’une entreprise. Sans oublier la taille et la dimension internationale. L’enquête PricewaterhouseCoopers/Financial Times semble ainsi infirmer l’adage : « La grandeur n’est pas une question de taille. »

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