Bande dessinée : dessine-moi Kylian Mbappé

Le joueur vedette de l’équipe de France sort une bande dessinée sur son parcours. Avec beaucoup d’autodérision, et aux éditions Kylian Mbappé, car il faut bien garder les pieds dans le gazon.

Kylian Mbappé, le 29 novembre 2021, à Paris. © FRANCK CASTEL/MAXPPP

Kylian Mbappé, le 29 novembre 2021, à Paris. © FRANCK CASTEL/MAXPPP

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Publié le 25 décembre 2021 Lecture : 4 minutes.

Un garçon qui flotte dans un short et un maillot trop grands pour lui. Son regard émerveillé pointe vers le haut. Il contemple son ombre, immense, projetée à côté de lui. Ce gamin les yeux remplis d’étoiles, c’est le jeune Kylian Mbappé, qui voit son futur de star du football. La couverture de Je m’appelle Kylian, la bande dessinée de Faro et Kylian Mbappé, résume l’esprit du livre. Il aurait pu aussi s’intituler « Deviens qui tu es », pour reprendre la formule du poète grec Pindare.

Dès le berceau, le jeune Kylian rejette tous les doudous qui ne sont pas des ballons de foot. Un jour, il les rassemble devant le canapé pour qu’ils fassent figure de spectateurs d’un match qu’il joue dans son salon. Ses parents l’amènent au musée du Louvre ? Il s’imagine les statues en footballeurs. Il accepte de faire un tour de manège ? Oui, mais dans un avion, parce qu’il faut bien faire le déplacement entre deux rencontres de Ligue des champions. Il déambule dans la cour de récréation les mains en l’air sans raison apparente ? Il rêve de soulever la Coupe du monde.

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Horreur de la défaite

À travers mille anecdotes à mourir de rire, on découvre un Kylian Mbappé obsédé par le foot. Le sport, il est tombé dedans à la naissance. Sa mère est handballeuse professionnelle, son père, éducateur, entraîne l’AS Bondy. Il accompagne ce dernier dans les vestiaires et sa vocation ne fait que croître. Ainsi que son horreur de la défaite. Bébé, il se mettait déjà à pleurer dès qu’il entendait le mot « perdre ».

Son caractère bien trempé s’affirme à la maison, à travers une hyperactivité débordante qui épuise la résistance de ses parents. Et sur les terrains de foot, où il se distingue par ses dons exceptionnels… et sa volonté affirmée de ne jamais, jamais, jamais défendre. Selon lui, « les attaquants attaquent, les défenseurs défendent et les milieux milieutent. »

Le jeune Kylian échappe à toutes les cases

Si chaque chose doit être à sa place dans une équipe, le jeune Kylian échappe à toutes les cases. Incompris à l’école, où une directrice veut le placer en Rased (réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté), il se fait traiter de « mytho » quand il affirme tout haut à ses proches ses ambitions de futur champion. Mais, à l’inverse de son rapport à l’institution scolaire qui peine à le comprendre, son lien avec sa famille déborde d’amour.

La bande dessinée nous immerge dans la vie des Mbappé. Ainsi Wilfrid, le père, Fayza, la mère, Jirès, recueilli chez les Mbappé à l’âge de 11 ans, Ethan, le benjamin, deviennent des personnages à part entière. Rempli de tendresse, le portrait de famille porte aussi le sceau du second degré. On découvre l’autodérision de la superstar du foot, qui n’hésite pas à s’amuser de sa « voix de canard » et de son jusqu’au-boutisme.

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Dans les coulisses du foot business

Kylian Mbappé a accumulé tellement de trophées que l’on a peine à imaginer que sa fulgurante ascension ait connu des freins. Si ses rêves de gloire ont très tôt été validés par son talent, ils se sont aussi heurtés à des vents contraires. À part parmi certains de ses coéquipiers, mal utilisé par des coachs, le surdoué a su avancer malgré tout. Bruno Irles, ancien entraîneur des jeunes à l’AS Monaco, en prend pour son grade, lui qui s’échine à parler un langage hermétique à son attaquant et le relègue sur le banc de touche.

En filigrane, on s’immisce dans les coulisses du foot business. Tout jeune espoir, Kylian Mbappé reçoit 400 000 euros de prime à la signature pour entrer au centre de formation de l’AS Monaco. Son père lui fait croire que celle-ci s’élève à « seulement » 15 000€ pour qu’il garde les pieds sur terre. Quand le PSG le convoite, Nasser al-Khelaïfi, le président du club, lui réserve la meilleure suite du Royal Monceau. La mère de Kylian n’en revient pas que le prix du croque-monsieur à la truffe soit de 40€. Le monde déroule le tapis rouge sous ses pieds, mais il reste le gamin qui joue à la PlayStation avec son petit frère, à qui il pique sa fameuse célébration les bras croisés, et qui aide sa mère à laver la vaisselle.

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Contrairement à l’actuelle équipe du PSG entraînée par Mauricio Pochettino, jamais le rythme de Je m’appelle Kylian ne s’essouffle. Le génie du gag du dessinateur Faro se double d’un sens consommé de la narration. Les 223 pages se lisent au rythme échevelé d’une accélération de l’attaquant vedette de l’équipe de France. Elles visent juste, comme une frappe en pleine lucarne et sont remplies des fulgurances qui ont bâti la réputation du footballeur. Cette bande dessinée très réussie est faite pour les fans de Kylian Mbappé, pour les amateurs de foot, ou tout simplement pour ceux, jeunes ou moins jeunes, qui aiment les histoires inspirantes.

« Je m’appelle Kylian » de Kylian Mbappé et Faro (éd. KM éditions, 223p., 19,95€)

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