Un parrain nommé Ben Laden
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Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a été créé en 1998, à l’initiative d’Oussama Ben Laden. Dans un premier temps, le chef d’al-Qaïda avait donné sa bénédiction aux Groupes islamiques armés (GIA), incarnation de l’insurrection islamiste en Algérie au début des années 1990. Il assurait le financement de leurs réseaux de soutien en Europe et de leur organe officiel, El-Ansar, que dirigait, à Londres, Abou Qotada el-Filistini, son bras droit en Europe. Mais les sanglantes dérives des émirs successifs des GIA (Cherif Gousmi, Djamel Zitouni, Antar Zouabri), notamment la multiplication des massacres de villageois, conduisirent Ben Laden à prendre ses distances avec les GIA. Ses recommandations furent transmises par Abou Qotada, aujourd’hui détenu dans la prison britannique de haute sécurité de Belmarsh. Celui-ci préconisa la création d’une organisation plus « propre ». La tâche en fut confiée à Hassan Hattab.
L’année de sa création, le GSPC comptait quelques milliers d’hommes (5 000, selon les estimations de l’armée algérienne) organisés en six régions. La deuxième région, dirigée par Abdelhamid Saadaoui, regroupait l’essentiel des combattants. Elle s’étendait des maquis de la Kabylie jusqu’aux montagnes de Collo, à 400 km à l’est d’Alger. La cinquième (celle des Aurès) arrivait en deuxième position en termes d’effectifs. Mais la plus riche, au sens financier du terme, était sans conteste la sixième, qui s’étend de Djelfa, aux portes du désert, jusqu’au Tanezrouft, à la frontière avec le Mali. Sous le commandement de Mokhtar Belmokhtar, elle assurait le financement des opérations extérieures (Sahel, soutien aux réseaux européens) grâce à de prospères trafics : cigarettes, drogue et armes essentiellement.
Aujourd’hui, les hommes d’Abou Moussab Abdelwadoud, le chef du GSPC, se concentrent en Kabylie. Sur les 600 éléments recensés par les services de renseignements, près de 200 ont déposé leurs armes pour bénéficier des dispositions de l’amnistie. Les 400 restants disposent d’un armement sommaire, fait de fusils d’assaut et d’armes de poing. Mais les salafistes disposent d’une nouvelle arme redoutablement efficace, qu’ils ont d’ailleurs empruntée à al-Qaïda : la communication. Désormais, leurs opérations, militaires ou autres (attaques contre des convoyeurs de fonds, descentes dans les bars clandestins en Kabylie, etc.), sont filmées, puis diffusées sur Internet et par téléphone portable.
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