Une industrie pas si propre

Publié le 7 novembre 2006 Lecture : 1 minute.

L’exportation d’anciens modèles d’appareils électroniques depuis les pays riches vers les pays pauvres s’accélère. Une association internationale spécialisée dans les déchets toxiques, le BAN (Basel Action Network), est allée étudier la situation à Lagos, au Nigeria, en particulier sur les marchés d’Alaba et d’Ikeja, spécialisés en électronique. Les conclusions sont édifiantes : 500 conteneurs arrivent chaque mois à Lagos, représentant plus de 400 000 pièces, ordinateurs, moniteurs, télévisions ou téléphones portables. Seul un quart est fonctionnel ou réparable, et peut être revendu. Le reste finit dans des décharges, souvent brûlé à l’air libre. Or ces équipements contiennent un cocktail toxique de centaines de métaux et plastiques dont le plomb, le mercure, le baryum, le cadmium. Les simples poudres luminophores qui donnent les couleurs aux tubes cathodiques polluent le sol pendant mille ans. L’Europe a pourtant mis en place ces dernières années un arsenal juridique pour construire une filière propre de recyclage des déchets électroniques financée par les constructeurs. « Mais, malheureusement, ce n’est pas illégal même pour l’Europe d’exporter vers le Tiers Monde, à partir du moment où c’est considéré comme du matériel d’occasion ou réparable, se désole Jim Puckett, président de BAN, et les douanes n’ont pas les budgets pour tester le matériel qui arrive. »

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