Trois questions à Hassan Kabbani

Directeur général d’Orascom Télécom Algérie (OTA)

Publié le 7 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quels étaient les objectifs d’Orascom Telecom lors de son arrivée sur le marché algérien ?
Hassan Kabbani : En 2001, Orascom estimait que l’Algérie pouvait atteindre un niveau de télédensité élevé, avec 17 à 20 millions d’abonnés tous opérateurs confondus. Mais nous situions cet horizon en 2010. Or c’est la situation actuelle. Nous avons été surpris, il y avait un manque énorme. En 2001, il n’y avait pas plus d’un million de lignes fixes dans le pays. Notre objectif était de devenir le leader de la télécommunication en Algérie, ce qui est le cas après cinq ans d’activité : nous sommes de loin, avec plus de 64 % de parts de marché, l’opérateur préféré des Algériens.

On dit d’OTA que c’est la « vache à lait » d’Orascom Telecom. Qu’en pensez-vous ?
Je n’emploierais pas cette expression, je préfère dire « pilier », dans le sens où la croissance du groupe n’est guère assurée seulement par OTA, mais par l’ensemble des filiales, même si OTA représente une part de contribution très importante en effet. Tous pays confondus, Orascom Telecom est présent sur un marché d’environ 460 millions d’habitants, sur lequel il détient 45 millions d’abonnés. Partout, ses opérations sont en croissance : Pakistan, Bangladesh, Irak, Égypte, Tunisie, Algérie et Italie. La différence en Algérie, c’est que nous avons su accélérer cette croissance tout en conservant notre rentabilité. OTA est sans doute la meilleure opération d’Orascom en termes de contribution. Il faut aussi tenir compte du pouvoir d’achat, plus élevé en Algérie qu’au Pakistan ou dans d’autres pays. Et du taux de substitution du mobile au fixe, beaucoup plus important en Algérie qu’en Tunisie. Dans l’autre sens, Orascom nous apporte un savoir-faire et des financements, c’est primordial.

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Comment voyez-vous ?l’avenir en Algérie une fois ?le marché du mobile saturé ?
Quel est le métier d’un opérateur ? Vendre des cartes à puce ou des minutes ? Dans le premier cas, le marché algérien sera effectivement saturé. Dans le second cas, et je pense que là est notre métier, nous aurons toujours du travail. On est tous devenus dépendants de cet outil de communication. Mais il faudra suivre l’évolution de la téléphonie, qui tend vers la convergence : voix, images, multimédia sur un même support. Ce qui est bien en Algérie, c’est que nous pouvons transposer ce qui a réussi et, à l’inverse, éviter de reproduire les échecs d’opérateurs évoluant sur des marchés plus mûrs que les nôtres. Et pour prendre la bonne décision, nous avons un avantage : avec 10 millions d’abonnés, c’est-à-dire 33 % de la population algérienne sur notre réseau, nous disposons d’un grand nombre d’informations sur les consommateurs et leur demande.

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