Pauvre mais branché
Techniquement, le pays fait bonne figure, mais ses internautes sous-utilisent le Web, se limitant à la messagerie électronique.
Publié le 7 novembre 2006 Lecture : 1 minute.
Au Burkina, pays parmi les moins bien classés du continent en termes de développement, la Délégation générale à l’informatique (Delgi) estime qu’un peu plus de 30 000 personnes ont une pratique régulière du Web, sur une population de 12 millions d’habitants (1 pour 400). Un chiffre plausible, compte tenu du taux d’analphabétisme national – entre 70 % et 80 % selon les sources – et du prix d’achat du matériel informatique (un million de F CFA environ pour un ordinateur)… qu’il convient de relativiser, du fait de la rareté des connexions privées. Les Burkinabè surfent, principalement, dans des cybercafés ou grâce aux points d’accès publics mis en place dans les universités, les entreprises, et les centres multimédias des grandes villes.
Techniquement, le Burkina fait, en revanche, bonne figure. L’Onatel, opérateur historique du pays affirme que le débit de sa liaison internationale est passée récemment à 2 fois 155 mégabits/seconde, grâce à l’installation d’un réseau de câbles en fibres optiques relié à Dakar et à Abidjan. Son installation a permis de multiplier, depuis le début de l’année, les liaisons ADSL à travers tout le pays. Les internautes ont un avis différent : « L’Onatel est certes relié à la fibre optique depuis le Sénégal, mais n’arrive toujours pas à disposer d’une capacité suffisante pour nos besoins. Et à résoudre les difficultés de connexion dont souffrent les cybercafés », témoigne l’un d’eux. Cause ? Conséquence ? Un point noir demeure dans l’usage du Web au Burkina. Il concerne le contenu même des sites. Ils souffrent de mises à jour trop irrégulières, si bien que les informations qu’ils proposent sont souvent obsolètes. Différentes études montrent également que les Burkinabè utilisent davantage Internet pour la messagerie électronique instantanée que pour son stock de documentation.
