Le savoir pour tous

L’élévation du niveau des formations se conjugue désormais avec une nouvelle priorité : les technologies de l’information et de la communication.

Publié le 7 novembre 2006 Lecture : 4 minutes.

C’est certainement l’un des domaines dont la Tunisie est le plus fière : l’éducation. Il est vrai que le pays n’a pas ménagé ses efforts pour s’engager sur la voie de la société du savoir. La Tunisie consacre 7,5 % de son PIB (contre 4,7 % en 2001) et 22 % du budget de l’État à l’éducation, à l’enseignement et à la formation. Ce qui représente 16,5 millions de DT pour le budget 2006. Il s’agit de l’un des taux les plus élevés au monde ! Tous ces efforts ont d’ailleurs commencé à porter leurs fruits. Actuellement, on trouve en Tunisie 1 établissement d’enseignement secondaire (collège ou lycée) pour 8 000 habitants, alors que le ratio n’était que de 1 établissement pour 14 000 habitants au cours de l’année scolaire 1994-1995. Le gouvernement a adopté une nouvelle carte scolaire à l’intention des écoliers, qui s’étend à toutes les régions, y compris dans les villages les plus reculés. Il s’agit de rendre le droit à l’éducation effectif pour tous les enfants, sans exclusive. Conséquence : le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans est passé de 85 % en 1975 à 99 % aujourd’hui. Il en est de même du côté des nouveaux bacheliers avec l’adoption d’une nouvelle carte universitaire, permettant la multiplication des institutions d’enseignement supérieur et leur implantation dans les différentes régions du pays. Ainsi, depuis 2000, l’Université de la Manouba a été créée et douze nouvelles institutions disséminées à travers le pays ont commencé à fonctionner. En 2006, le réseau universitaire compte pas moins de 190 établissements. Parallèlement, le nombre d’étudiants n’a cessé de progresser, passant de 262 500 en 2002-2003 à 380 000 en 2006-2007. Un détail qui a aussi son importance, le nombre d’étudiantes progresse doucement mais sûrement, d’année en année, pour s’établir à plus de 58 % de l’ensemble des inscrits pour l’année universitaire 2006-2007, contre 57 % en 2004-2005. À côté des établissements publics, le privé, longtemps considéré comme le parent pauvre de l’enseignement supérieur en Tunisie, a enfin acquis ses lettres de noblesse, grâce à la mise en place d’un cadre juridique et de conditions précises de fonctionnement. Résultat : plus de 3 400 étudiants se sont inscrits dans le privé en 2005-2006. Parallèlement à l’effort consenti pour assurer une formation universitaire à tout bachelier, le système éducatif tunisien a aussi mis le cap sur une modernisation de ses moyens pédagogiques, de manière à tirer profit des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC).
Aujourd’hui, la Tunisie continue de consacrer un effort soutenu à l’éducation, à l’enseignement et à la formation. Le gouvernement a ainsi franchi une nouvelle étape vers l’instauration de la société du savoir en créant de nouvelles sections et filières d’enseignement, considérées comme porteuses et répondant aux désirs d’orientation des étudiants, notamment dans les domaines des nouvelles technologies, ce qui a permis de généraliser la maîtrise des outils numériques. Un des objectifs majeurs consiste, d’ici à 2009, à atteindre le nombre de 50 000 étudiants dans les spécialités de l’informatique, de la communication et du multimédia. Les écoliers sont aussi concernés. Ainsi, dès leur plus jeune âge, le gouvernement mettra gratuitement à leur disposition des CD-Rom comportant des exercices interactifs couvrant plusieurs disciplines (arabe, anglais, français, mathématiques, etc.). L’objectif étant qu’aucun enfant ne reste exclu de la révolution numérique, quel que soit son milieu d’origine. La bataille pour l’égalité des chances à l’école reste donc très actuelle. Malgré des progrès évidents en termes de démocratisation scolaire et d’élévation du niveau général des formations, des inégalités de parcours et de réussite persistent encore. À l’horizon 2020, la Tunisie se propose donc d’atténuer, sinon d’éliminer, ces inégalités. Répondant au leitmotiv « pour une école plus équitable, plus responsable et plus performante », l’accent sera mis par ailleurs sur la qualité de l’enseignement. Lors de la célébration de la Journée mondiale de l’éducation, le 6 octobre dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur, Lazhar Bououni, a souligné « le rôle du corps enseignant en général et des enseignants universitaires en particulier dans la réalisation des choix nationaux ». Cette stratégie d’amélioration de la qualité vise à encourager la concurrence dans l’enseignement supérieur. Il s’agit de renforcer le système de la recherche scientifique, sachant que la Tunisie consacre 1 % de son PIB à ce domaine. L’État a également pesé de tout son poids pour favoriser le retour des enseignants chercheurs tunisiens qui se trouvent à l’étranger. Le nombre d’enseignants à l’université tunisienne a ainsi plus que doublé en quinze ans, passant de 4 225 en 1989-1990 à plus de 12 000 en 2005-2006. Le ministre de l’Enseignement supérieur a également évoqué le projet présidentiel relatif au système LMD (licence-maîtrise-doctorat), relevant qu’il est temps que le système tunisien apporte les réponses nécessaires à la question cruciale de l’employabilité, qui reste la priorité des priorités du gouvernement. En effet, avec l’affluence massive des demandeurs d’emploi et l’accroissement progressif des diplômés du supérieur chaque année (dont le nombre pourrait atteindre 100 000 par an en moyenne d’ici à 2014), la Tunisie pourrait voir s’amplifier le chômage des diplômés. Pour y remédier, les autorités misent sur la création de nouvelles entreprises capables d’absorber cette « masse » de diplômés fraîchement arrivés sur le marché du travail. Le programme présidentiel « Pour la Tunisie de demain » se propose à cet effet de créer 70 000 entreprises ou projets d’ici à 2009 (à raison de 14 000 par an) et d’accélérer le mouvement à l’horizon 2020, tout en diffusant et en généralisant auprès des jeunes une nouvelle mentalité, celle du « compter sur soi ». Tout un programme

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