Le Panamá met tout le monde d’accord

Publié le 7 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Après des mois d’une intense bataille diplomatique (voir J.A. n° 2390), le Venezuela et le Guatemala se sont finalement mis d’accord pour renoncer l’un et l’autre au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU réservé à l’Amérique du Sud, au profit d’un candidat de consensus : le Panamá.
Au cours des quarante-sept scrutins organisés à l’Assemblée générale des Nations unies depuis le 16 octobre, le Guatemala, activement soutenu par Washington, a presque toujours devancé son adversaire vénézuélien, mais sans jamais recueillir la majorité requise des deux tiers des votants.
Après le vote infructueux du 31 octobre, les deux parties se sont résolues à négocier, et c’est Diego Cordovez, l’ambassadeur équatorien, qui, en tant que président du groupe Amérique latine-Caraïbes (Grulac), a servi de médiateur entre Gert Rosenthal et Nicolas Maduro, les ministres guatémaltèque et vénézuélien des Affaires étrangères.
Après avoir fait mine de vouloir retirer la candidature de son pays au profit de la Bolivie de son ami Evo Morales, le Vénézuélien Hugo Chávez a donc fini par accepter une solution de compromis. Celle-ci a été entérinée le 2 novembre par les 34 pays du bloc régional. Le vote définitif aura lieu aux alentours du 8 novembre. John Bolton, l’ambassadeur des États-Unis, s’est empressé de saluer cette « défaite » de Caracas et de s’en attribuer le mérite. « C’était notre objectif », a-t-il rappelé. Un enthousiasme que ne partage pas tout à fait Rosenthal, qui estime que « le soutien des États-Unis [au Guatemala] a été une arme à double tranchant », en raison de l’hostilité de nombreux pays, notamment les membres du « groupe des 77 » (les pays en développement, plus la Chine), à la politique américaine.
Le Panamá accède pour la cinquième fois au Conseil de sécurité. Martin Torrijos, son président, un social-démocrate version libérale, n’est autre que le fils du dictateur Omar Torrijos, qui dirigea le pays d’une main de fer de 1968 à 1981, mais reste un symbole de dignité nationale pour avoir obtenu le départ de l’armée américaine et permis à son pays de recouvrer sa pleine souveraineté sur le canal.

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